Le rendez-vous du cyclisme africain


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Drapeau du Burkina Faso
Drapeau du Burkina Faso

Seize équipes africaines et européennes prennent le départ, mercredi 29 octobre, du Tour du Faso 2003, considéré comme le plus grand événement cycliste d’Afrique. Un mois après un bon Tour du Sénégal, les sélections africaines doivent confirmer les progrès réalisés ces dernières années. Le directeur de course, Laurent Bezault, fait le point sur la compétition.

Huit sélections nationales africaines, trois équipes burkinabés et cinq européennes seront au départ du 17ème Tour du Burkina-Faso, qui débute mercredi 29 octobre. Leur but, venir à bout des 1245 km de course sous le soleil, qui les mèneront cette année de Ouagadougou à … Ouagadougou. Les sélections africaines auront à cœur de confirmer les progrès que les spécialistes du monde entier leur attribuent depuis quelques années. Seule déception, le Marocain Abdelatif Saadoune, vainqueur du Tour 2002, ne pourra défendre son titre sur cette édition. L’équipe nationale marocaine, également vainqueur par équipe du Tour 2002 et du Tour du Sénégal en septembre dernier, a décliné l’invitation des organisateurs par manque de moyens. Le directeur de la course, Laurent Bezault, fait le point sur le Tour du Faso 2003.

faso1.jpgAfrik : Pour quelles raisons le Tour du Burkina-Faso est-il considéré comme le plus grand Tour d’Afrique ?

Laurent Bezault : On a envie de dire que depuis que nous nous y impliquons, avec le groupe Amaury [[<1>Amaury sport organisation (ASO) organise le Tour de France, le Dakar et de nombreuses autres manifestations sportives]], c’est à dire 2001, nous y avons apporté beaucoup de choses. Notamment pour ce qui est de la communication, avec des images désormais diffusées à l’international. Sur le plan sportif, nous engageons cinq équipes européennes chaques années auprès des équipes africaines. Et sur le plan de l’organisation, les choses sont assez correctes pour ce qui est de l’hôtellerie et du bivouac. En terme de niveau d’épreuve, le Tour du Faso est en catégorie 5, ce qui en fait un des plus impotrants d’Afrique. C’est l’équivalent du Tour de l’Avenir, organisé chaque année en France.

Afrik : Le Tour du Sénégal est classé en 2.6. Mais pouvez-vous nous dire un mot sur ces catégories de classement ?

Laurent Bezault : Dans un ordre décroissant, vous avez au sommet du classement les trois grands Tours (de France, d’Espagne et d’Italie, ndlr), puis les courses dîtes « hors classes », où figure le Dauphiné libéré, par exemple, et enfin les catégories 1, 2, 3, 4, 5 et 6, toutes gérées par l’Union cycliste internationale (UCI). Les autres courses sont gérées localement par les fédérations nationales.

Afrik : Lors de la dernière édition, seuls quatre coureurs européens se sont classés parmi les dix premiers ? Les coureurs africains ont-ils fait d’importants progrès, ou les compétiteurs européens ont-ils baissé de niveau ?

Laurent Bezault : La catégorie à laquelle fait partie le Tour du Faso permet la participation de coureurs d’un certain niveau. Mais nous, on adapte les critères de sélection aux Européens. On ne prend que des coureurs de niveau régional/national, catégories amateurs. Pas au delà, notamment dans le groupe Elite… afin qu’il y ait un équilibre dans la course. Depuis 2001, on sent une nette évolution du cyclisme africain, notamment burkinabé, où nous sommes particulièrement impliqués. C’est également le cas au Mali ou au Sénégal. D’autres nations, comme le Togo, sont un peu à la traîne. Mais on sent que la confrontation sur le Tour, avec les coureurs européens, a lieu.

Afrik : La catégorie à laquelle appartient le Tour du Faso implique-t-elle des contrôles anti-dopages ?

Laurent Bezault : En théorie il doit y avoir des contrôles sur toutes les courses gérées par l’UCI. Nous, les organisateurs, nous souhaitons qu’il y en ait sur le Tour du Faso. Ce fut le cas l’année dernière et cette année, nous allons avoir un inspecteur de l’UCI sur la course.

Afrik : Des coureurs africains ont-ils déjà intégré des centres de formation occidentaux ?

Laurent Bezault : Non. Par contre, dans le cadre de notre coopération, des coureurs burkinabés viennent passer quelques temps en France. En juin dernier, la sélection nationale du Burkina est venue participer à une course dans le cadre de la Fête de l’eau en Hainaut. De la même façon, le champion burkinabé Saïdou Rouamba est récemment venu passer 3 mois dans un club normand.

Afrik : La géographie du Burkina vous permet-elle d’organiser quelques étapes de montagne ?

Laurent Bezault : Pas du tout. C’est totalement plat, même si il y a quelques vallonnements. Vous remarquerez qu’il n’y a pas de classement du meilleur grimpeur. Ici, c’est la chaleur qui fait la différence. Les étapes partent d’ailleurs de bonne heure le matin. La particularité, cette année, est que nous allons mettre quelques portions de route non goudronnées.

Afrik : Ne craignez-vous pas que ces routes détériorent les équipements sans que vous n’ayez assez de matériel pour réparer ?

Laurent Bezault : Nous y allons en tâtonnant. Il n’y aura que 8 km de route non goudronnée et nous sommes venus avec suffisamment de matériel de réparation.

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