Le racket, recette de la survie au Sierra Leone


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Drapeau de la Sierra Leone
Drapeau de la Sierra Leone

Un reporter du quotidien américain Washington Post témoigne de la corruption généralisée qui sévit au Sierra Leone, dans une société entièrement déréglée par la misère.

Douglas Farah, journaliste au service étranger du Washington Post, livre aujourd’hui un témoignage hallucinant de son séjour au Sierra Leone, l’un des cinq pays les plus pauvres de la planète mais aussi, hélas, l’un des cinq où l’espérance de vie est la plus courte et la mortalité infantile la plus élevée.

Huit ans de guerre civile semblent avoir détruit le pays tant sur le plan physique que moral. Dans la capitale, Freetown, un million d’habitants cherchent désespérément à survivre. Ils n’étaient que trois cent mille il y a trois ans. Les « privilégiés » qui détiennent un emploi public n’ont pas touché leur salaire depuis trois mois. Alors, s’ils sont policiers, militaires ou douaniers et qu’ils détiennent une arme, l’extorsion de fonds auprès des voyageurs s’impose à eux comme une simple chance de survivre.

Opération « Payez Pour Vous »

Dès l’aéroport, rapporte Douglas Farah, le contreseing apposé au visa est « facturé » un dollar. Par la suite, le moindre déplacement, la moindre démarche doit être accompagnée d’un billet de 500 ou 1000 leones (l’équivalent de trois francs français), la monnaie du pays.

Au cours d’un trajet routier de 200 km à travers le pays, le journaliste et son chauffeur léonais ont subi 63 « contrôles », le plus souvent avec le sourire mais toujours armés. Avec dérision, les « contrôleurs » appellent eux-mêmes ces barrages « Opération Payez Pour Vous ».

Selon un témoin, les habitants du pays sont également soumis au racket, dans des proportions moindres que les étrangers mais, pour eux, sans aucune possibilité de recours.

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