Le portable ne passe plus


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Drapeau du Gabon
Drapeau du Gabon

Devant une facture de téléphone qui a quadruplé en deux ans, le gouvernement gabonais vient de couper les lignes fixes permettant de joindre les portables. Pour assainir ses finances, il va mettre en place une Commission qui décidera des lignes à réouvrir.

Le gouvernement gabonais cherche à réduire ses charges. Une première mesure, radicale, vient d’être prise par le ministère gabonais de l’Economie et des Finances : l’interdiction pour les fonctionnaires d’appeler les téléphones portables de leur poste de travail. Depuis samedi dernier, il n’est plus possible d’appeler un mobile à partir un poste fixe dans les administrations mais aussi dans les hôpitaux ou les commissariats, et  » même à la présidence « , souligne-t-on au ministère.

Ce matin, la radio nationale faisait état des diverses plaintes et réclamations de Gabonais mécontents mais  » tout le monde est logé à la même enseigne « , précise Alex Lewoby, le responsable de la communication du ministère.  » Nous avons demandé aux trois opérateurs GSM – Celtel, Libertis, Télecel – de couper les lignes afin d’y voir plus clair.  » La minute d’appel d’un fixe vers un portable coûte entre 600 et 1000 F Cfa, selon l’opérateur. La facture de téléphone de l’Etat gabonais était devenue  » énorme « , passant de 5 milliards de F Cfa par an jusqu’en 1999, à 20 milliards pour l’année 2001.

Boom du portable

Depuis 1999 et l’arrivée de l’opérateur Libertis, le Gabon connaît un véritable boom du portable. La concurrence féroce que se livrent Libertis, Celtel (mis en service en juin 2000) et Télecel (septembre 2000) a entraîné une forte augmentation du nombre des abonnés au mobile ces dernières années.  » Il y a eu une véritable explosion au sein de l’administration mais quant à savoir si elle s’accompagne d’une certaine efficacité, cela reste à voir… « , pointe Alex Lewoby.

Une Commission doit être prochainement mise sur pied afin d’établir les priorités du gouvernement en terme de dépenses.  » Je pense que nous allons devoir procéder par quotas pour éviter les abus. Un nombre assez réduit de lignes sera rétabli, dans les hôpitaux pour les cas d’urgence par exemple. En ce qui concerne les ministères, chaque fonctionnaire possède un poste fixe, pas la peine normalement de le joindre à l’extérieur de son bureau !  »

Cette première mesure, qui aura marqué les esprits, vise à assainir les finances de l’Etat. Elle n’est que la première d’une longue série si l’Etat gabonais veut se conforter à sa loi de finances et aux exigences de ses bailleurs de fonds.

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