Le polar s’encre en Afrique (3ème partie) : des romans très très noirs


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Agence Black Bafoussa

La littérature policière a longtemps été considérée comme un genre mineur, mais elle a peu à peu gagné ses lettres de noblesse. Troisième partie de notre dossier : les écrivains africains prouvent aux amateurs de séries noires, qu’ils n’ont rien à envier à leurs homologues occidentaux. Car même si les circuits d’édition et de distribution sont encore restreints en Afrique, le continent a donné naissance à une littérature « noire », dont il faut absolument prendre conscience.

Depuis une décennie, les séries noires des grandes maisons parisiennes suivent la même tendance : elles s’ouvrent au monde en général et à l’Afrique en particulier. Pour le plus grand bonheur des lecteurs, qui peuvent ainsi redécouvrir un genre qui a pris pied en terre africaine.

Achille Ngoye est le premier auteur africain a avoir été publié en France avec Agence Black Bafoussa en 1996 chez Gallimard. Cet ancien journaliste d’origine congolaise publie en 1998 dans la même collection, Sorcellerie à bout portant. Puis il sort un recueil de nouvelles, Yaba Terminus, dans la Collection Serpent Noir en 1999. Sa  » plume  » est reconnaissables entre toutes, mélange d’argot parisien et d’africanismes croustillants.

Toujours dans la collection noire des Editions du Serpent à Plumes, un autre congolais, Bolya, sort La Polyandre en 1998. Il nous entraîne dans le milieu black à Paris au gré de l’enquête de l’inspecteur Nègre (sic). Son prochain roman, Les cocus posthumes, sortira à la rentrée prochaine.

Cherche blacks polars désespérément

Malgré la vitalité affichée de ces auteurs, encore peu de romans écrits sur le sol africain arrivent en France. Marie-Christine Lemarchand, attachée de presse à la Noire de Gallimard explique :  » Les auteurs existent, mais ne sont pas faciles à repérer. Sur place, ces romans paraissent confidentiellement. De plus, les canaux classiques de diffusion qui permettraient aux manuscrits d’arriver chez nous n’existent pas « .

Très actif sur le terrain, l’écrivain Lucio Mad cherche les perles rares, et prend conscience du potentiel sénégalais. Il lit les manuscrits en circulation pour voir quel destin ces textes pourraient avoir.  » L’important «  dit-il  » est d’écrire un livre de bonne qualité. Mes livres, qui se retrouvent sous la bannière des romans noirs auraient tout aussi bien pu appartenir à une collection de littérature générale. Mais les éditeurs aiment bien coller des étiquettes, et pensent prendre moins de risques avec le policier, genre considéré comme mineur « .

Commander : Agence Black Bafoussa.

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