Le numéro un du gospel français en France


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Le Pasteur Shébuel Mowhou

Ccinia communication, prononcez « Kinia », est la plus grosse structure de distribution du gospel français et africain en France. Son fondateur, le Pasteur congolais Shebuel Mowhou, endosse, depuis 1999, la mission de promouvoir et de soutenir la musique chrétienne dans l’Hexagone. La structure dispose d’un catalogue de plus de 180 références.

Le plus important distributeur de gospel français et africain en France s’appelle Ccinia communication [[<1>La structure distribue également du jazz et comporte trois autres volets : production musicale, édition et distribution de livres]]. Créé en 1999 par le Pasteur congolais Shébuel Mowhou[[<2>L’homme de foi est pasteur évangélique protestant et aumônier de prison dans deux établissements pénitentiaires en région parisienne]], la société dispose aujourd’hui d’un catalogue de plus de 180 références. Pionnier dans un domaine aujourd’hui très florissant, il poursuit son chemin en gardant toujours à l’esprit ce pour quoi il se bat : la promotion de la musique chrétienne en France, qu’il considère comme un acte d’évangélisation.

Afrik : Pourquoi peut-on dire que vous êtes le plus important distributeur de gospel français et africain en France ?

Pasteur Shébuel :
Parce que nous avons plus de 180 références dans notre catalogue dont 85 en distribution (un artiste ou un groupe peut avoir plusieurs produits, ndlr). Et parce que nous travaillons avec les Majors de la distribution grand public sur le territoire : la Fnac (le plus important), Leclerc et Virgin (la structure ne travaille pas avec l’enseigne Carrefour, ndlr). C’est la première fois que la musique chrétienne française et africaine se retrouve présente de la sorte dans ces grands réseaux nationaux. Cela a contribué à sortir le gospel français du ghetto où il était jusque-là circonscrit.

Afrik : Pourquoi avez-vous décidé de créer Ccinia communication ?

Pasteur Shébuel :
C’est un ministère. J’étais parti chez un disquaire chrétien pour acheter de la musique gospel. Je me suis retrouvé confronté à une personne qui était en train de mettre la clé sous le paillasson parce qu’il n’arrivait pas à boucler ses fins de mois. J’en fus très ému. Une fois rentré chez moi, j’ai eu une vision, en l’occurrence la mission divine de créer une structure pour distribuer la musique religieuse. CCINIA communication a été créée en 1999 pour soutenir l’activité musicale des artistes chrétiens.

Afrik : Vous distribuez des artistes chrétiens ou vous distribuez du gospel ?

Pasteur Shébuel :
Tous les artistes chrétiens ne chantent effectivement pas que du gospel. Mais ils chantent des chants de louange ou d’adoration. C’est en cela que nous estimons qu’ils font partie de la musique gospel. Il ne faut pas oublier que le terme « gospel » signifie tout simplement « évangile ».

Afrik : Beaucoup de personnes associent le gospel au patrimoine de la musique africaine américaine. Qu’en pensez-vous ?

Pasteur Shébuel :
Personne ne peut s’approprier le gospel. L’Evangile est pour tout le monde. Les Noirs américains avaient besoin de crier Dieu pour appeler sa bénédiction, mais ils ne sont pas les seuls. Le gospel est à la base, ou a influencé, de nombreux courants musicaux, comme le blues, le soul, le jazz et même le rock ‘n roll. Des artistes tel qu’Elvis Presley, pour ne citer que lui, ont fait leurs premières armes dans le gospel. Il y a aujourd’hui différents types de gospel. Car s’il s’agit de chanter des louanges on peut le faire sur n’importe quel style : sur de la rumba, du zouk, de la salsa, du R’n B…

Afrik : Le gospel a actuellement le vent en poupe en France. Ce boom n’est-il pas un simple effet de mode ?

Pasteur Shébuel :
Je ne crois pas que ce soit un effet de mode. Il y a vraisemblablement un retour à la foi face à la recrudescence de la violence et de la xénophobie dans le monde. Il s’agit pour moi d’un retour à la normal pour une musique longtemps ghettoïsée qui retrouve ses lettres de noblesse. Elle offre des repères aux gens et peut les guider vers le Seigneur.

Afrik : Vous êtes à la tête d’une société anonyme à responsabilité limitée. Donc censée faire des profits. Peut-on être homme d’église et homme d’affaires ?

Pasteur Shébuel :
Il est difficile d’être les deux. Mais quand on est homme d’église on n’est pas homme d’affaires. On ne fait que reprendre les paroles que Jésus avait dites : « Je veux m’occuper des affaires de mon Père ». Je reste avant tout un homme d’église. Tous les profits que je peux générer sont réinvestis. J’ai par exemple acquis douze estafettes de collection (des minibus, ndlr) pour distribuer des vêtements aux nécessiteux et faire de bonnes œuvres à travers toute la France. Des véhicules qui serviront aussi à un travail d’évangélisation.

Afrik : Quelles sont vos ambitions dans votre travail ?

Pasteur Shébuel :
Mon rôle est de fédérer toutes les énergies artistiques et musicales. Il s’agit pour moi de bâtir avec cette musique un socle pour soutenir ceux qui veulent vraiment avoir une communion avec Dieu. Un soutien quotidien, pérenne et accessible.

Afrik : Vous avez également des activités de production. Les formations gospel sont souvent très importantes. Comment fait-on pour gérer de tels groupes?

Pasteur Shébuel :
Nous avons déjà eu trois groupes pilotés en même temps et c’est assez difficile. Nous avons désormais décidé de nous occuper que d’un groupe à la fois, pour créer un produit star. En ce moment nous sommes à fond sur Gospel’n Soul, un duo de chanteuses, qui marchent très bien en ce moment. Elles se sont trouvées grâce au Saint esprit et nous travaillons à construire le groupe, à lui donner une image. Et ce grâce à un service de coaching spirituel et médiatique. J’ai notamment pour cela la chance de pouvoir compter sur les conseils et le soutien de certains amis et hommes de médias.

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