Le militantisme culturel de BlackMap


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Créé en 2000, le site BlackMap est plus qu’un simple portail des cultures noires. Il s’agit d’une véritable marque que le fondateur, Karimi Chouyouti, entend développer sur d’autres supports. A 38 ans, le Français d’origine béninoise a tout quitté pour se consacrer à son projet. Interview d’un militant ambitieux.

A première vue, BlackMap est un bon site portail des cultures noires au contenu vivant et fourni. Il s’agit en réalité d’une véritable marque que son fondateur, le Français d’origine béninoise, Karimi Chouyouti, travaille depuis deux ans à développer. A 38 ans, il a décidé, l’année dernière, de s’atteler entièrement à la tâche. S’il pense avoir trouvé le modèle économique qui assure la viabilité de son projet, il manque aujourd’hui de fonds pour le mettre en oeuvre.

Afrik : Pourquoi avoir créé BlackMap ?

Karimi Chouyouti : J’ai travaillé à NRJ (la deuxième radio française des 15-25 ans, ndlr) pendant 13 ans en tant que producteur. BlackMap est né d’une frustration de ne pas pouvoir aider mes amis artistes de la communauté (black) à faire connaître leur travail. Le format de la radio, exclusivement les hits, ne correspondait pas à leurs produits et fait que je n’avais aucun pouvoir de prescription à l’antenne. J’ai commencé à travailler sur le site parallèlement à mon travail. Mais j’ai démissionné quelques mois plus tard pour me consacrer entièrement à BlackMap.

Afrik : Comment se sont passés les débuts ?

Karimi Chouyouti : Le site a été lancé en octobre 2000. Mais quatre mois plus tard j’ai décidé d’interrompre la mise en ligne car nous étions complètement noyés dans la bulle Internet. Une interruption qui a duré 8 mois. Nous étions en pleine période d’euphorie des start-up et il fallait beaucoup d’argent pour se faire connaître. Argent que nous n’avions pas.

Afrik : Vous parlez à la première personne du pluriel. Vous n’étiez donc pas seul ?

Karimi Chouyouti : Nous étions 7 associés au départ, mais ils sont tous partis.

Afrik : Comment avez-vous relancé le site ?

Karimi Chouyouti : Il y a maintenant une nouvelle équipe où tout le monde est motivé et impliqué pour que le projet aboutisse. Nous sommes quatre. Il y a toujours l’agence de communication et de création de sites Internet Webattitude qui a accompagné Black Map depuis le début, une personne qui travaille sur l’événementiel, un journaliste et moi. Etant donné la taille de l’équipe, je suis forcément un peu polyvalent. J’assure une partie du rédactionnel, la mise en ligne et suis les partenariats commerciaux. Nous avons également quelques collaborateurs externes, comme le musicologue Nago Seck qui apporte sa caution au site et participe aux contenus.

Afrik : Qui finance Black Map ?

Karimi Chouyouti : Nous fonctionnons pour le moment entièrement sur fonds propres. Nous assurons, en partie, différentes prestations payantes sur la promotion d’artistes, de restaurateurs ou sur de l’événementiel. Nous vendons en sommes de la visibilité sur le Net. Il s’agit d’une sorte de publi-rédactionnel.

Afrik : Vous pensez que le modèle économique est viable ?

Karimi Chouyouti : Le site n’est qu’une vitrine des activités de Black Map. Ce n’est pas une finalité. Black Map est une marque. Seulement nous n’avons pas les moyens de la développer comme on le souhaite. Le plan de développement prévoit la création d’un magazine papier, d’un label musical et d’une ligne de vêtements.

Visiter le site de Black Map.

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