Le Front Polisario libères ses derniers prisonniers marocains


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Dans la région de Tindouf (Sud-Ouest algérien), les derniers prisonniers marocains – 404 anciens militaires – ont recouvré ce jeudi 18 août leur liberté après, pour certains, plus de 20 ans de réclusion. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, cette libération fait renaître l’espoir d’un possible règlement des questions humanitaires relatives à un conflit qui oppose, depuis des années, le Maroc et le Front Polisario quant à la souveraineté du Sahara Occidental.

Le Front Polisario ne détient plus de prisonniers marocains dans la région de Tindouf, située dans le sud-ouest de l’Algérie. Les derniers prisonniers, 404 au total, ont été libérés ce jeudi aux alentours de 13h30 GMT en présence des représentants du Front Polisario et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Sous ses auspices, les ex-prisonniers de guerre ont été acheminés à l’aéroport de Tindouf duquel ils partiront pour Agadir où ils seront remis aux autorités marocaines par l’organisation internationale. Cette libération a été obtenue du Front Polisario grâce à la négociation américaine. En échange, selon le député de Pennsylvanie, Joe Pitts, qui avait annoncé la libération imminente des prisonniers marocains à ses collègues américains, le Maroc devrait libérer les « 150 prisonniers de guerre sahraouis, et les plus de 1 700 civils portés disparus ». Selon le CICR, ils ont été, au total, 2 252 prisonniers marocains à être rapatriés dont 1 853 à partir de l’année 2000.

Une étape importante dans le processus de paix

« Ils étaient extrêmement heureux. La cérémonie était très émouvante », a indiqué Bernard Pfefferle, chef de la délégation régionale du CICR pour les pays du Maghreb, en rappelant les conditions difficiles dans lesquelles ces anciens militaires avaient été détenus. Depuis 15 à 20 ans, voire plus, ils sont en effet incarcérés dans les geôles du Front Polisario en territoire algérien – l’Algérie soutient le mouvement -, en plein désert du Sahara où les conditions climatiques sont extrêmes. Ils portent bien évidemment les séquelles de cette détention qui les a prématurément vieillis, selon le responsable du CICR.

Pour M. Pfefferle, « cette libération constitue une étape importante dans le processus de paix » dans la mesure où elle permettra certainement de traiter les questions humanitaires encore en sursis dans ce conflit qui oppose le Maroc et le Polisario. Ce dernier revendique en effet la souveraineté du Sahara Occidental. Pour l’instant, seul un cessez-le-feu a été obtenu en 1991 entre les deux parties. Les Nations Unies peinent encore à faire appliquer un plan de règlement qui prévoit une autonomie provisoire du Sahara Occidental à la suite duquel ses habitants décideront du sort de leur territoire à travers un référendum d’autodétermination.

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