L’Afrique du Sud teste un vaccin contre le sida


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L’Afrique du Sud, l’un des pays africains les plus touchés par la pandémie du sida, teste depuis la semaine dernière un vaccin contre le sida. C’est la première étude de grande envergure ménée sur le continent africain. Les essais thérapeutiques se feront sur 3 000 volontaires pendant quatre ans.

Les Sud-Africains procèdent depuis le 8 février dernier à des essais thérapeutiques d’un vaccin contre le sida. Ils permettront d’évaluer ses capacités « d’une part, à prévenir les contaminations des personnes saines par des séropositives et, d’autre part, à prolonger la période entre la contamination et l’apparition de la maladie chez les individus infectés », explique Mambrie May, chargée des relations publiques pour le réseau HIV vaccine trials network (HVTN). L’organisation conduit cette étude en partenariat avec la South African AIDS Vaccine Initiative (Saavi). Le vaccin expérimental – MRKAd5 HIV-1 gag/pol/nef – se compose de copies de trois gènes du virus du sida et a été mis au point par Merck & Co. Inc., la multinationale pharmaceutique basée aux Etats-Unis.

L’objectif du test qui a démarré en Afrique du Sud, le premier de cette envergure sur le continent africain, est de déterminer si ces trois gènes provoqueront une réponse immunitaire adéquate. Celle qui devrait déboucher sur la production d’anticorps capables de reconnaître et de neutraliser les cellules infectées. L’étude scientifique, connue sous le nom de « Phase IIb » et baptisée Phambili (aller de l’avant en xhosa) par les Sud-Africains, permettra aussi de déterminer si le vaccin, qui a été conçu pour immuniser contre le VIH de clade B, sera efficace sur celui de clade C, le plus courant en Afrique du Sud. Les clades sont les sous-groupes régionaux du virus du sida qui n’a pas évolué de la même façon dans les différentes parties du globe. Des essais réalisés sur un petit nombre de personnes au Canada, aux Etats-Unis ou en Australie ont déjà démontré que le vaccin stimulait le système immunitaire. Si le test sud-africain s’avère concluant, une autre étude devrait être conduite pour valider l’efficacité du vaccin.

Une première sur le continent africain

Trois mille volontaires au total, des personnes âgées de 18 à 35, sexuellement actives et en bonne santé, seront recrutées pour Phambili qui s’étendra sur quatre ans. Cinq sites sont concernés à travers le pays : Soweto, Le Cap, Klerksdorp, Medunsa et Durban. Les volontaires recevront trois doses, dans une période de six mois, soit du vaccin, qui ne peut en aucun cas transmettre le sida, soit un placebo. Ni eux ni les chercheurs ne connaîtront l’identité de ceux à qui le produit actif à été injecté. Par ailleurs, les hommes qui souhaitent être circoncis pourront l’être dans le cadre de ce test. Des études récentes ayant prouvé que cette pratique réduisait le risque d’infection par le VIH. Les volontaires seront dépistés tous les six mois.

Bien que toutes les précautions sont prises pour sensibiliser les personnes qui participent à ces essais, celles qui se feront contaminées durant l’étude seront entièrement prises en charge, assure Mambrie May. Les réponses immunologiques de leurs organismes devraient être également prises en compte dans ces essais thérapeutiques. En Afrique du Sud, l’un des pays les plus concernés par le fléau du sida, ce sont quatre millions de personnes qui sont infectées chaque année.

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