La victoire aux présidentielles de Faure Gnassingbé confirmée


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Faure Gnassingbé a été officiellement proclamé Président ce mardi par la Cour constitutionnelle du Togo. Les résultats officiels et définitifs lui accordent 60,15% des voix aux élections du 24 avril dernier. L’annonce confirme les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante de mardi dernier, où il était crédité de 60,22% des suffrages. Emmanuel Akitani Bob, principal candidat de l’opposition, qui s’était autoproclamé Président mercredi dernier suite aux fraudes massives dénoncées par son camp, cherche pour sa part un Premier ministre.

Faure succède à son père, Eyadéma Gnassingbé, à la tête du Togo. La Cour constitutionnelle, qui avait été saisie par l’opposition pour fraude suite aux résultats provisoires de mardi dernier, donne raison à la Commission électorale nationale indépendante, qui avait accordé 60,22% des voix au candidat du Rassemblement de peuple togolais (RPT, le parti au pouvoir). Les résultats définitifs donnent 60,15% des suffrages à Faure Gnassingbé, contre 38,25% au principal candidat de l’opposition Emmanuel Akitani Bob. Ce dernier, qui s’était autoproclamé Président mercredi dernier, ne baisse pas pavillon et cherche désormais un Premier ministre.

C’est le président de la Cour constitutionnelle, Atsu-Koffi Amega, qui a écrit ce mardi en fin d’après-midi l’épilogue officiel du feuilleton électoral togolais. Même si personne, à vrai dire, ne s’attendait à un coup de théâtre quant à la proclamation des résultats finaux. « Nous n’attendons pas de la Cour constitutionnelle qu’elle accepte nos recours. C’est elle qui a investi Faure, elle ne va pas se dédire aujourd’hui… », expliquait ce mardi matin à Afrik Jean-Pierre Homawoo, directeur de cabinet du candidat d’Emmanuel Akitani Bob. Les deux autres candidats de l’opposition, Harry Olympio et Nicolas Lawson récoltent respectivement, pour leur part, 0,55% et 1,04% des voix.

Akitani, Président autoproclamé, cherche un Premier ministre

Craignant les heurts avec les manifestants hostiles à l’ancien nouveau régime, les autorités togolaises ont anticipé les mouvements de contestation en quadrillant, depuis ce mardi matin, les principales rues de Lomé. L’opposition (la coalition de six partis d’opposition qui a choisi Emmanuel Akitani Bob comme candidat unique) qui, jusque-là, expliquait qu’elle tempérait comme elle pouvait les ardeurs des partisans les plus radicaux en prônant le recours des voies légales, craint aujourd’hui le pire.

Toujours est-il qu’Emmanuel Akitani Bob cherche à désigner un Premier ministre. Pour le chef de ce gouvernement de crise, plusieurs noms seraient actuellement en lice : le Professeur Gnininvi Léopold (président de la Convention démocratique des peuples africains, CDPA), Agboyibo Yaovi (président du Comité d’Action pour le Renouveau, CAR), Antoine Bodjona (Sans étiquette, ancien préfet) et Brigitte Adjamagbo (Professeur à l’université de Lomé).

Pour leur part, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine semblent depuis le début avoir choisi leur champ. S’ils ont reconnu explicitement ou tacitement la validité des élections en ne notant pas de cas de fraudes significatives, les deux instances militent désormais pour un gouvernement d’union nationale. Ce à quoi consent Faure Gnassingbé. Une proposition inacceptable pour l’opposition, car elle équivaudrait à entériner purement et simplement la victoire du fils de feu le général Eyadéma Gnassingbé, mort en exercice le 5 février dernier. L’impasse est totale et l’on peut craindre que l’histoire du Togo ne s’écrive demain dans le sang.

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