La menace d’une reprise des combats plane sur la RDC


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Après une journée de violents affrontements le calme est revenu, jeudi soir, dans l’est de la République Démocratique du Congo. Les Forces Armées de RDC (FARDC : armée nationale) et le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) se sont repliés, mais la menace d’une reprise des combats plane toujours. L’accord de paix de Goma est pour l’heure resté lettre morte.

Les combats n’ont pas duré longtemps, mais ont suffit à fragiliser l’accord de paix entre les forces armées congolaises (FARDC) et la faction rebelle du chef tutsi Laurent Nkunda en République Démocratique du Congo. Jeudi soir, les tirs d’armes ont cessé après une journée de violences, dans la région du Nord-Kivu. La Monuc (la force onusienne en place dans la région) était sur le qui-vive mais n’a pas eu besoin d’envoyer ses casques bleus et a confirmé le cessez-le-feu.

Chacun campe sur ses positions

Les deux protagonistes se reprochent mutuellement l’agression qui a déclenché le conflit de jeudi. Pour le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), la mouvance rebelle de Laurent Nkunda, les forces loyalistes auraient réagi violemment à cause de la présence illégale du drapeau du CNDP aux côtés de l’étendard national dans une zone de contrôle, estimant qu’il s’agissait d’une pure provocation de la part des dissidents. Les Forces Armées de RDC (FARDC) reprochent aux miliciens de les avoir attaquées vers 4h du matin, sans raison apparente.

Les deux parties revendiquaient, jeudi, d’avoir gagné des positions sur celles de l’« ennemi » : les FARDC affirment avoir pris la localité de Ntamugenga et d’avoir récupéré des places perdues au début des combats. Quant au CNDP, il soutient qu’il a pris l’avantage dans les localités de Bukima, Rugari et Rubaré, causant des pertes humaines et logistiques aux forces nationales.

Aucun bilan officiel humain ou matériel n’a pour l’heure été communiqué, mais le mouvement de panique suscité par les violences de la journée de jeudi a causé le déplacement de nombreux civils.

L’accord de Goma menacé

La signature de l’accord de Goma, en janvier 2008 – entre les forces armées nationales et 12 factions rebelles – n’a pas empêché les affrontements de se poursuivre. Les forces armées, qui devaient se désengager de leur position dans les collines de la région, n’ont pas encore amorcé leur retrait. Depuis le début de l’année, des accrochages réguliers ont lieu entre FARDC et CNDP. Ces derniers sont soupçonnés de vouloir étendre leur zone d’influence, avec notamment l’installation illégale d’une police et de services de douanes dans le Nord-Est Kivu. Les événements de jeudi, de par leur violence, participent à l’escalade du conflit et semblent compromettre les efforts engagés pour aller vers une normalisation des relations entre Etat et rébellion. Par ailleurs, les FARDC se heurtent également à d’autres factions, notamment dans la région frontalière du Rwanda.

La Mission de L’ONU pour la RDC mobilise 14 000 casques bleus dans l’est du pays, afin de parer une éventuelle insurrection. Les combats entre rebelles et armées n’ont jamais cessé depuis la guerre de 1998-2003. Et ont déjà causé le déplacement de 1,3 million de personnes.

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