La grève générale en Afrique du Sud


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Drapeau de l'Afrique du Sud
Drapeau de l'Afrique du Sud

Mercredi, l’intersyndicale a décidé de bloquer le pays pour protester contre le taux de chômage et les privatisations envisagées par le gouvernement.

« Votre emploi est-il sûr ? » Cette simple question, à l’esprit de tous dans un pays où le taux de chômage dépasse 60 % dans certaines régions, était partout présente sur les affichettes vertes, jaunes ou orangées brandies par les manifestants, mercredi 10 mai dans les rues des villes sud-africaines. La Confédération des syndicats sud-africains (Cosatu)] était à l’origine de la première grève générale suivie par plus d’un million de salariés.

La Cosatu représente plus du tiers des salariés d’Afrique du Sud. Depuis le début de l’année, elle a organisé plusieurs grèves dénonçant non seulement le chômage, mais aussi la politique de privatisations du gouvernement et la condition des employés aux plus bas salaires. Le mouvement de mercredi, prévu pour durer une journée, sera reconduit à partir du 16 mai si l’Etat n’apporte pas de réponse aux exigences des manifestants. « Nous lutterons jusqu’à la victoire », a répété à plusieurs reprises Willie Madisha, le président de la Cosatu cité par le quotidien Business Day.

Porte-à-faux

La grève de mercredi a été inégalement suivie selon les secteurs. La participation semblait très forte dans le secteur des transports, mais faible dans les hôpitaux par exemple. Toutefois, le blocage du pays a été nettement ressenti, et notamment à l’entrée des grandes villes par suite des encombrements. A Durban, des incidents ont opposé la police et des manifestants.

Après avoir beaucoup souffert de la crise asiatique, l’économie sud-africaine a repris une croissance soutenue en 1999. Selon le Fonds monétaire international (FMI) , la situation actuelle est caractérisée par un quasi-équilibre du commerce extérieur et par l’assainissement des comptes publics. En revanche, le chômage a augmenté continuellement depuis 1997, quand son taux officiel était de 22 %.

Le gouvernement de Thabo Mbeki risque de se trouver désormais en porte-à-faux, à la fois vis-à-vis de l’urgence sociale et des milieux d’affaires sud-africains. Ces derniers craignent que les grèves – ajoutées à la situation au Zimbabwe voisin – ne découragent les investisseurs étrangers.

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