La femme tunisienne, un statut unique dans le monde arabe


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13 août 1956 – 13 août 2006, le Code du statut personnel fête ces cinquante ans d’existence. L’occasion pour le Président tunisien Zine El Abidine Ben Ali de réaffirmer, lors d’une cérémonie officielle qui s’est tenue ce samedi 12 août à la présidence, la volonté de son pays de renforcer les acquis de la femme tunisienne.

La Tunisie célèbre en grandes pompes, depuis quelques semaines déjà, la Femme dont c’est la Journée ce dimanche 13 août 2006. C’est aussi le cinquantenaire du Code du statut personnel (CSP) qui consacre depuis le 13 août 1956 – date de sa promulgation par le Président Habib Bourguiba – l’égalité de l’homme et de la femme en Tunisie. Il a aboli la polygamie, interdit la répudiation, abrogé le mariage forcé et a légalisé le divorce. Des avancées qui font de la femme tunisienne une véritable exception dans le monde arabe. Lors d’une cérémonie officielle qui s’est déroulée dans la matinée de ce samedi 12 août, à laquelle plus d’un millier de cadres tunisiennes étaient conviées au palais présidentiel, le Président Zine El Abidine Ben Ali, a rappelé la ferme volonté de son pays d’aller toujours de l’avant dans sa politique de promotion de la femme.

Un statut en perpétuelle évolution

Dix ans après l’octroi du droit de vote aux femmes, en 1966, la notion de l’intérêt de l’enfant en cas de divorce est reconnue par le droit tunisien. En 1973, c’est au tour de l’avortement d’être dépénalisé. En 1981, la mère est déclarée tutrice de son enfant à la mort de son époux. Ses prérogatives vis-à-vis de sa progéniture seront encore renforcées avec les réformes du 12 juillet 1993 qui introduisent de nouvelles dispositions dans le Code qui fait désormais partie intégrante de la Constitution tunisienne.

« Nous nous sommes opposés à tous les nostalgiques des temps du conservatisme et des attitudes rétrogrades qui essayaient de ramener le pays vers le passé et de jeter le doute sur les réalisations accomplies par les pionniers de la réforme », a affirmé le chef de l’Etat tunisien lors de son intervention. Il a également annoncé la mise en route de deux projets de loi. Le premier concerne le renforcement du droit au logement des mères ayant la garde de leurs enfants afin que celui-ci soit garanti dans les termes prévus par la loi. Le second porte sur l’unification de l’âge minimum au mariage. Il sera fixé à 18 ans pour les deux sexes alors qu’il est actuellement de 20 ans pour l’homme et de 17 ans pour la femme.

Les pionnières ont été distinguées

Environ une vingtaine de femmes – celles qui se sont particulièrement distinguées dans leur activité et des militantes appartenant à des organisations comme l’Association tunisienne des mères (ATM) – ont été décorées dans l’ordre national du mérite tunisien. Parmi elles, le Dr Hedia Zbiba, médecin ophtalmologue, qui a mis en place le premier réseau d’ophtalmologues dans le Sud de la Tunisie où elle exerça pendant sept années. Lors de cette cérémonie, le président Ben Ali a également reçu le blason d’or de l’Organisation de la femme arabe, des mains de sa directrice générale, pour son action en faveur de l’émancipation féminine dans le monde arabe. La Tunisie assure, depuis mars 2006, la présidence de l’organisation féminine panarabe dont la quatrième réunion ordinaire s’est achevée ce samedi à Hammamet-Sud.

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