La dérision comme arme révolutionnaire


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Un peuple sous la domination d’un tyran grotesque. Un groupe de contestataires qui luttent à coup d’affiches publicitaires. Tels sont les personnages dont Albert Cossery, écrivain égyptien, brosse le portrait dans  » La violence et la dérision « .

Dans un étrange pays du Proche-Orient gouverné par un tyran grotesque, un jeune homme, Karim, se dresse contre des mesures inhumaines. Il affronte avec courage la politique sociale de ce gouvernement qui refuse de voir des mendiants et des filles de joie dans les rues.

Ainsi, il protège une prostituée, Amar, dont il est tombé sous le charme.

Karim est  » constructeur « , il construit des cerfs-volants pour amuser les enfants, et pour leur permettre d’acquérir  » une constitution robuste et une conception saine de la société « . Cependant, il n’en est pas moins un ancien révolutionnaire qui sort tout juste de prison.

La prison, ce lieu où le gouvernement cache les petits comme les gros bandits, devient un lieu d’enseignement. Karim y apprend une nouvelle façon de lutter contre le pouvoir, la dérision.

Ainsi, une association de malfaiteurs se met en place pour renverser le gouverneur, leur arme sera le verbe et non la force.  » Mettre au service de la révolution l’arme terrible de la dérision « , tel est le mot d’ordre de cette société secrète, qui s’oppose également aux révolutionnaires ces derniers préférant utiliser la force.

Etonnante clairvoyance

Cette société regroupe des hommes atypiques, provenant d’horizons divers. Un trafiquant analphabète, un dandy qui ne possède qu’un seul costume, un professeur qui apprend aux enfants à ne pas écouter les adultes.

Au sein de ce microcosme masculin, se détachent quelques femmes. La jeune prostituée, Amar, la mère du professeur, une vieille femme devenue folle mais qui fait preuve d’une étonnante clairvoyance à l’égard du monde qui l’entoure.Le reste de la gent féminine est quelque peu maltraité. En effet, entre l’innocence de la fillette et la clairvoyance de la vieille femme, la  » femelle  » est un être de passions, pas assez détaché pour user de dérision.

Avec beaucoup d’humour et un ton très juste, Albert Cossery dénonce la violence mais surtout la dérision, devenue arme de défense du peuple contre une société pourrissante.

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