L’opposition gabonaise réclame le recomptage des voix


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Quinze candidats malheureux à l’élection présidentielle du 30 août dernier – parmi lesquels André Mba Obame, Zacharie Myboto et Pierre Mamboundou-, réunis lundi dernier à Libreville, la capitale du Gabon, ont réclamé le recomptage des voix. Ils contestent la victoire d’Ali Bongo et dénoncent un « hold-up électoral ».

Notre correspondant au Gabon

Pour les leaders de l’opposition gabonaise, la présidentielle anticipée a été marquée de nombreuses irrégularités. Ils ont dénoncé le bourrage des urnes et le gonflement des listes électorales dans certaines localités très favorables au parti démocratique gabonais (PDG). En bref, ils rejettent en bloc les résultats de cette présidentielle, tels que proclamés jeudi dernier par la commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) et validés vendredi par le Cour constitutionnelle.

Ils ont exigé par ailleurs une enquête internationale afin de faire la lumière sur les violences post-électorales qui ont secoué Libreville et particulièrement Port-Gentil, après la publication desdits résultats. Selon le gouvernement, ces violences ont fait 3 morts. Le ministre de l’intérieur, Jean François Ndongou, blanchissant les forces de l’ordre, a mis la responsabilité de ces décès sur le dos des pillards.

Le collectif promet des « actions graduelles »

L’opposition pour sa part affirme que ce bilan est sous-estimé, et que seule une enquête indépendante permettra de connaître la vérité et de préciser la responsabilité des uns et des autres. Ils sont convaincus que les représailles des forces de police, menées par des mercenaires étrangers venus au Gabon pour la circonstance, auraient fait plus de 3 morts. Ils dénoncent un « véritable bain de sang ».

Outre les trois morts annoncés officiellement, ces violences post-électorales ont occasionné d’énormes dégâts matériels. Plusieurs centaines de magasins appartenant aux expatriés ont été saccagés et brûlés dans les deux villes. Le consulat de France à Port-Gentil a été également incendié, ainsi qu’un bâtiment de la société française Total.

« Nous demandons au peuple gabonais de rester mobilisé et vigilant pour des actions graduelles », a annoncé hier l’ancien premier ministre Jean Eyeghe Ndong, porte-parole du collectif. Il a demandé aux Gabonais de se préparer à des « actions graduelles », sans toutefois préciser leur nature.

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