L’Arche de Zoé : le Quai d’Orsay savait


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Selon un courrier publié mercredi par l’hebdomadaire satirique français Le Canard Enchaîné, l’ONG l’Arche de Zoé, qui avait tenté d’amener le mois dernier 103 enfants du Tchad vers la France, avait promis, le 13 juillet dernier, « de collaborer discrètement » avec le Quai d’Orsay pour un projet « d’évacuation des orphelins du Darfour ».

Le Canard Enchainé, hebdomadaire français, a diffusé mercredi une partie du courrier adressé par Eric Breteau, président de l’association française l’Arche de Zoé, au conseiller Afrique du ministre des Affaires étrangères, Laurent Contini. Dans cette lettre datée du 13 juillet, on apprend qu’Eric Breteau a « collaboré discrètement » avec le Quai d’Orsay pour mettre en place son projet « d’évacuation des orphelins du Darfour ».

Le président de l’ONG estime dans cette correspondance avoir reçu « un excellent accueil » lors de son rendez-vous, du 4 juillet, avec Laurent Contini et ajoute que « c’est dans cet esprit » qu’il a « collaboré discrètement (…) afin que le quai d’Orsay dispose d’un maximum d’informations lui permettant, au besoin, d’intervenir dans les meilleurs conditions ».

A la lueur de ce document, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, aurait cautionné l’opération l’Arche de Zoé. Pourtant, il avait rejeté, lors de l’émission radio « Le Grand Rendez-vous » du 4 novembre sur Europe 1, toute responsabilité morale dans cette « triste aventure » et s’était indigné des attaques « contre ces gens qui avaient fait leur travail » au Quai d’Orsay ou au sein de l’armée.

Le ministère des Affaires étrangères se défend

Le ministère, interrogé mercredi sur ce courrier, a réaffirmé avoir fait part à l’Arche de Zoé de « ses plus extrêmes réserves » concernant le projet d’évacuation des enfants du Darfour, mais sans être « informé à aucun moment » de la mise en place de cette opération au Tchad.

« Dès que l’association l’Arche de Zoé est venue présenter au ministère des Affaires étrangères son projet d’adoption d’orphelins du Darfour, nous avons fait part à ses responsables de nos plus extrêmes réserves et avons saisi le 9 juillet le procureur de Paris à ce sujet », s’est défendue devant la presse Pascale Andréani, porte-parole du Quai d’Orsay.

Elle a ajouté que « le président de l’association avait été convoqué, le 31 octobre, par la directrice de cabinet de Rama Yade (secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères) qui a renouvelé les mises en gardes du ministère », ajoutant que « l’association ne les avait informé à aucun moment de ce qu’elle préparait au Tchad ».

Le document publié par Le Canard Enchaîné relance la polémique sur l’Arche de Zoé. Une affaire, qui n’a pas fini de nous surprendre.

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