Kadhafi : la Bible et la Torah ont été « falsifiées »


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Mouammar Kadhafi a déclaré mercredi, à Kampala, alors qu’il venait d’inaugurer la plus grande mosquée d’Afrique subsaharienne, construite avec l’aide de son pays, que la Bible avait été « falsifiée ». Les passages mentionnant le prophète Mahomet, le fondateur de l’Islam, aurait été balayés de la Bible et de la Torah, a-t-il indiqué dans un discours à la fois fédérateur et choquant.

La dernière « révélation » du Guide de la révolution libyenne est de taille. Mouammar Kadhafi a estimé à Kampala (Ouganda), mercredi, que la Bible est « une tromperie », de même que la Torah, parce qu’ils ne mentionnent pas la venue du prophète Mahomet. « La Bible que nous avons maintenant n’est pas celle qui a été révélée à Issa (Jésus) et l’Ancien Testament n’est pas celui qui a été révélé à Moussa (Moïse). Mahomet est mentionné dans les deux (les versions originales), mais (dans) la Torah et la Bible que nous avons maintenant, aucune mention de lui n’est faite ».

Conclusion du président libyen : « cela signifie que (la Bible) a été falsifiée ». « Le prophète Mahomet a été envoyé à l’humanité (toute entière). Allah voulait que l’humanité n’ait qu’une seule religion. Le Coran que nous avons est le seul livre qui ait été envoyé par Allah. Nous croyons aussi bien en la Bible qu’à la Torah », a-t-il déclaré dans un discours de plus de deux heures prononcé dans l’enceinte du stade de Kampala, à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet et de l’inauguration de la plus grande mosquée d’Afrique subsaharienne financée par son pays. Située sur les hauteurs de la ville, elle porte son nom et peut accueillir 12 000 fidèles. Plusieurs chefs d’Etats africains se sont déplacés pour assister à la cérémonie.

Museveni promet de demander « une explication »

Les propos du président libyen ont choqué plus d’un chrétien en Ouganda. Embarrassé et étonné par cette sortie, son hôte, le président Yoweri Museveni, s’est contenté d’affirmer qu’il demanderait « une explication » à l’archevêque de l’Eglise anglicane d’Ouganda, Luke Orombi, et au chef de l’Eglise catholique, Cyprian Lwanga, à propos de cette « omission » dans la Bible. Il s’est également amusé de l’assertion de son homologue qui affirmait que tous ceux qui croient en un Dieu unique sont des musulmans et a rappelé l’esprit de tolérance qui régnait dans son pays.

Lors de son allocution-fleuve, il n’a pas seulement critiqué les livres fondateurs de la chrétienté et du judaïsme. Le Chef d’Etat libyen s’en est également pris au monde arabe qui s’accaparerait de la Kaaba, lieu saint de l’Islam où des millions de pèlerins se rendent chaque année. Les pays scandinaves (Danemark, Norvège, Suède et Finlande), où ont été publiés des caricatures du prophète Mahomet, étaient également dans le collimateur du leader libyens. « Ces gens en Scandinavie, a déclaré le colonel Kadhafi, attaquent le prophète qui leur a été envoyé. Ils sont ignorants. Ils sont malades. Ils sont racistes et sont contre Allah, Issa et Moussa ».

Ce n’est pas la première fois que le chef d’Etat libyen, qui bien souvent a démontré qu’il avait sa propre interprétation de l’islam, se laisse aller à des commentaires religieux. Il y a un an, Mouammar Kadhafi avait tenu des propos similaires lors d’un périple en Afrique de l’Ouest.

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