Jean-Pierre Bemba réclame 68 millions d’euros de dommages et intérêts à la CPI


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Jean-Pierre Bemba, ancien chef rebelle puis ancien vice-président de la RDC, réclame 68 millions d’euros d’indemnisation à la Cour pénale internationale à la suite de  son acquittement pour crimes de guerre prononcé l’année dernière. Ses avocats ont demandé des dommages et intérêts pour les dix ans passés derrière les barreaux mais aussi un dédommagement pour la perte de valeur des avoirs de M. Bemba  dont un Boeing 727, deux bateaux et  trois villas au Portugal.

Jean-Pierre Bemba, 55 ans, ancien vice-président de la République, président national de Mouvement de libération du Congo (MLC), avait été arrêté fin mai 2008 à Bruxelles, sur la base d’un mandat du procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo qui  l’accusait de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour des atrocités commises par ses troupes en Centrafrique en 2002 et 2003. Condamné en 2016 à 18 ans de prison à la Haye, Jean-Pierre Bemba a été acquitté l’été dernier, les juges invoquant le « dépassement des charges confirmées, et erreur dans l’appréciation des mesures nécessaires et raisonnables que devait prendre Bemba pour stopper les exactions du MLC dont il est le chef« .

Lire l’article CPI : L’acquittement de Bemba est-il légitime ?

La semaine dernière, son équipe juridique a déposé une requête demandant aux juges du tribunal de La Haye de lui accorder un total de près de plus de 68 millions d’euros (77 millions de dollars) pour ce qu’ils appellent une erreur judiciaire à la suite à sa condamnation pour crimes de guerre.

Cette somme comprend les dommages-intérêts pour les 10 années passées en prison entre 2008 et 2018 par Bemba pour des meurtres et des viols présumés commis par les combattants appartenant à son groupe rebelle du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) en République centrafricaine en 2002-2003. Cette somme de 77 millions de dollars comprend également une indemnisation des frais de justice et des pertes de valeur des avoirs gelés par la Cour alors qu’il était en prison.

« Les biens de M. Bemba ont été laissés sur une période de 10 ans pour se dévaluer, se dissiper ou tout simplement pourrir« , indique la déclaration des avocats de Jean-Pierre Bemba. Parmi ses actifs répertoriés par les avocats, il y aurait un avion de ligne Boeing 727 saisi au Portugal en 2008. « L’avion est à présent en état de rebut. Il est toujours bloqué sur le tarmac de l’aéroport de Faro« , ont-ils ajouté.

Ses avocats ont déclaré que si Jean-Pierre Bemba recevait une indemnisation du tribunal, une partie de cet argent serait utilisé pour « fournir des réparations à la population de la République centrafricaine« .

L’année dernière, Bemba a été empêché de se présenter à l’élection présidentielle de décembre dans le pays en raison de sa condamnation pour altération de témoins.

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