Harubuntu 2008 : un concours pour mettre en avant ceux qui font avancer l’Afrique


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De gauche à droite, Jean-Marie Miny, directeur général d'Afrik.com, et Amobe Mévégué, animateur de l'emission

Un concours pour rendre compte du potentiel africain et de ceux qui l’incarnent, c’est la vocation Harubuntu 2008. Il est ouvert à tous les Africains, porteurs de projets en cours, et qui vivent sur le continent. La première édition du Concours des porteurs d’espoir et créateurs de richesse africains, qui s’ouvre ce 1er décembre, est une nouvelle étape pour changer l’image de l’Afrique sur le Vieux continent. Un combat que mène ensemble l’ONG belge Echos communication et Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique, l’association des collectivités locales africaines.

L’Afrique est riche de ses potentiels méconnus. Harubuntu 2008, le « Concours des porteurs d’espoir et créateurs de richesse africains », veut changer la donne. Initié par l’ONG belge d’éducation au développement Echos Communication, le projet est soutenu par Cités et Gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), association des collectivités locales africaines. En Kirundi (langue que l’on parle notamment au Burundi), Harubuntu signifie « à cet endroit, il y a de la valeur « , ce qui suffit à résumer la vocation du concours qui débute ce 1er décembre.

« Toute dynamique de développement s’enracine dans une relation, dans la manière dont on perçoit l’autre et dont il se perçoit, explique François Milis, secrétaire général d’Echos Communication. C’est particulièrement vrai dans le cas du dialogue entre l’Afrique et l’Europe où il y a de la frustration, des blessures…L’intérêt de mettre en avant des gens qui ont lancé des dynamiques de développement local en Afrique, et donc satisfait concrètement des besoins de citoyens, est de les promouvoir pour qu’ils servent de modèles, et participent notamment en Europe à changer le regard sur l’Afrique ».

Mettre en lumière des modèles africains

De gauche à droite, Bertin Mampaka Mankamba, François Milis, Jean-Pierre Elong Mbassi à Bruxelles, le 9 novembre dernier à la conférence de presse de Harabuntu 2008
Aussi les initiateurs de projets africains, déjà opérationnels, dans le domaine de l’entreprenariat, relatifs à l’autorité locale ou à la société civile, résidant en Afrique sont invités à s’inscrire sur le site d’Harubuntu 2008. Jusqu’au 25 avril 2008, les porteurs de projets ou leurs parrains pourront déposer leur candidature. En mai 2008, 5 candidats par catégorie seront sélectionnés par un jury international composé de membres de la société civile, d’intellectuels et de journalistes. Après des missions sur le terrain, un lauréat sera désigné dans chacun des trois domaines. La remise des prix s’effectuera en novembre 2008. Chaque prix est doté, entre autres, de 10 000 euros, d’une formation et d’une large campagne de promotion du projet.

« Le concours est aujourd’hui le moyen de donner de la chair à cette nouvelle image de l’Afrique que nous promouvons depuis quelques années déjà, de lui donner des visages à travers des projets concrets. Le CGLUA ne pouvait que s’associer à cette initiative, souligne Jean-Pierre Elong Mbassi, secrétaire général du CGLUA qui rappelle les origines de l’engagement de son mouvement. « Vous (Afrik.com est partenaire du concours, ndlr) étiez là quand on a lancé ce plan de révolte après le constat qu’était véhiculé en Europe l’image selon laquelle l’Afrique est le  » continent perdu », la perdante de la mondialisation, le continent de la misère, du désespoir…Nous avons réagi en organisant une rencontre pour construire une nouvelle image de l’Afrique en 2005, à Bruxelles. Une campagne media a été également lancée pour promouvoir cette nouvelle image ». Le sommet Africités, rencontre des collectivités locales africaines, qui s’est tenu en 2006 dans la capitale kenyane, Nairobi, été l’une des occasions de la mettre en oeuvre. De gauche à droite, Jean-Marie Miny, directeur général d'Afrik.com, et Amobe Mévégué, animateur de l'emission

Se redonner de l’espoir pour développer le continent africain

Une autre étape de ce plan Marshall pour l’image de l’Afrique en Europe s’ouvre ainsi avec Harubuntu 2008 que soutient la ville de Bruxelles. « C’est une initiative qui cadre avec les objectifs de la ville en matière de valorisation de compétences africaines, affirme Bertin Mampaka Mankamba, échevin (adjoint au maire) de la Solidarité internationale de la ville de Bruxelles. Car nous avons un concept qui consiste à respecter les partenaires du Sud avec lesquels nous travaillons. L’échange d’expériences étant l’objectif principal poursuivi par la ville. » Le partenariat établit entre sa municipalité et la région de Kinshasa, en République Démocratique du Congo, est selon l’échevin, une parfaite illustration de cette philosophie. « Il y a un flux important de compétences entre la municipalité de Bruxelles et la région de Kinshasa poursuit-il. Un échange à dimension humaine plutôt que matérielle ou financière.»

Humaniser les relations entre le Nord et le Sud, c’est également ce que les organisateurs d’Harabuntu 2008, dont le musicien congolais Lokua Kanza est l’un des premiers parrains, attendent de ce concours. Et Jean-Pierre Elong Mbassi se veut des plus optimistes. « J’espère que petit à petit des visages nouveaux s’imposeront et qu’un espoir nouveau naîtra à partir du moment où on a su promouvoir des modèles d’une Afrique qui se gère de façon honnête, qui construit patiemment son avenir dans lequel elle a foi. Après tout, l’Afrique est le continent où l’Homme est né, l’horizon des matières premières, de la biodiversité, de la culture… C’est un continent qui mérite de représenter l’espoir aux yeux de ses enfants. Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui, c’est pourquoi nous nous sommes engagés dans ce processus. » Une dynamique à laquelle tous les Africains sont invités à prendre part. S’inscrire massivement à Harubuntu 2008 constituera une bonne entrée en matière.

Participer au concours Harubuntu 2008

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