Guinée : un Malien pour sauver l’élection présidentielle


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Le président de la transition, le général Sékouba Konaté, a nommé mardi le général malien Siaka Toumani Sangaré à la tête de la Commission électorale nationale indépendante, dont l’ancien président Lousény Camara était contesté par les partisans du candidat Cellou Diallo. Cette nomination est intervenue le jour de nouvelles manifestations qui ont fait deux morts à Conakry. Elle pourrait permettre de conclure le scrutin qui a commencé il y a quatre mois.

Un Malien pour superviser le second tour mouvementé de l’élection présidentielle guinéenne. Lundi, les violences entre partisans de Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, les deux candidats, ont fait une trentaine de blessés lundi dans les rues de Conakry. Le lendemain la police a tué par balles deux manifestants proches de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Diallo qui conteste la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) depuis plusieurs semaines. C’est dans ce contexte mouvementé que le président de la transition, le général Sékouba Konaté, a nommé mardi, le général de nationalité malienne Siaka Toumani Sangaré à la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il remplace Lousény Camara, accusé de sympathie à l’égard d’Alpha Condé par les partisans de Cellou Diallo, qui ont manifesté ces dernières semaines pour exiger son départ.

Le nouveau président de la CENI sera secondé par Lousény Camara rétrogradé au rand de vice-président et par Hadja Aminata Mané Camara, l’ancienne présidente par intérim. Pour certains journaux guinéens, c’est faute de pouvoir trouver dans le contexte actuel, où le processus électoral a dégénéré en affrontement ethnique, une personnalité acceptée de tous que le général Sékouba Konaté a fait appel au malien Siaka Toumani Sangaré. C’est le deuxième étranger, après le général Burkinabè Aly Traoré qui dirige le Comité de suivi et de l’évaluation des actes préparatoires du second tour, à être impliqué au plus haut niveau dans la conduite de l’élection présidentielle guinéenne.

Mission difficile pour le général Siaka Toumani Sangaré

Le général Siaka Toumani Sangaré est un homme d’expérience en matière électorale, puisqu’il est délégué général aux élections dans son pays. Par ailleurs, il est en Guinée depuis dix mois, en tant qu’expert électoral pour le compte de l’Organisation internationale de la Francophonie. Cela suffira-t-il pour organiser efficacement dans quatre jours le second tour de la présidentielle guinéenne qui a épuisé ses trois prédécesseurs à la tête de la CENI ? A Conakry, les avis divergent. Il y a d’un côté les optimistes qui pensent que le vote pourrait bien avoir lieu dimanche. Pour le site Maguinée.com qui cite le chef du département logistique de la CENI, Abdourahmane Touré Telil, « l’essentiel des matériels a déjà été acheminé sur le terrain mais il reste des tâches essentielles à accomplir comme décaisser l’argent nécessaire au déroulement des opérations de vote ou encore envoyer les huit coordinateurs régionaux de la CENI sur le terrain afin d’acheminer l’argent, les procès verbaux et les bulletins manquants. » D’autres observateurs suggèrent à l’opposée de reporter la date du scrutin, pour éviter de nouveaux débordements populaires dus à la précipitation.

Le général Sangaré ne s’est pas encore prononcé. Il a seulement fait savoir qu’il souhaite obtenir la confiance des deux candidats. Il doit s’entretenir ce mercredi avec le général Sékouba Konaté. Lors du premier tour de la présidentielle guinéenne organisé le 27 juin, Cellou Dalein Diallo était arrivé en tête avec 43% des voix contre 18% pour son concurrent Alpha Condé.

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