Guinée : les militaires veulent-ils reprendre le pouvoir par la force ?


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Dimanche dans une déclaration radiotélévisée, le chef d’Etat major de la gendarmerie nationale, le commandant Ibrahima Baldé a fait état de tentatives d’assassinat qui viseraient
les leaders politiques les plus populaires. Plusieurs officiers dirigés par un haut gradé seraient dans le coup. Certains d’entre eux auraient déjà été mis aux arrêts. De son côté, le Premier ministre de la transition, Jean-Marie Doré, a dénoncé une tentative de déstabilisation du processus électoral en cours.

Le commandant Ibrahima Baldé est formel : « Selon des témoignages recueillis auprès de certains membres actifs de ce réseau dirigé par un officier supérieur de l’armée guinéenne, ces individus dévoilent leur intention d’assassiner les leaders politiques les plus populaires, ainsi que certaines autorités militaires en faisant usage des armes légales, dans le but de provoquer un soulèvement général compromettant les actions du gouvernement de transition », a-t-il déclaré dimanche soir à la télévision nationale.

A l’en croire, ce réseau cible les leaders politiques les plus populaires. Ce qui fait tout de suite penser aux hommes comme Cellou Dalein Diallo de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), qui sont, en attendant la confirmation de la Cour suprême, les deux candidats à la présidentielle ayant récolté le plus de suffrages le 27 juin, lors du premier tour de l’élection.

manœuvre d’infiltration des partis politiques?

Alors que les deux leaders doivent de nouveau solliciter les électeurs pour le second tour de l’élection dont la date n’a pas encore été indiquée, Ibrahima Baldé a recommandé la prudence aux états major des partis politiques. Il leur a notamment conseillé de surveiller les foules et de bien les canaliser lors des meetings. Car, craint-il, les membres du « réseau » pourraient infiltrer les groupes de militants, en portant les casques et t-shirts de leur parti, afin de commettre les crimes qu’ils projetteraient. Même la Force spéciale de sécurisation du processus électoral (fossepel), l’unité des forces de l’ordre chargée de protéger le processus électoral, ne serait pas à l’abri de cette tentative d’infiltration.

Les craintes d’Ibrahima Baldé sont partagées par le Premier ministre de transition, Jean-Marie Doré. Toujours ce dimanche, celui-ci a fait état d’«éléments incontrôlés cherchant à provoquer des désordres et déstabiliser le processus » électoral en cours.

Toutefois, les forces loyalistes auraient déjà beaucoup avancé dans leur traque des membres du « réseau ». Le commandant Baldé a en effet indiqué que plusieurs officiers de l’armée ont déjà été arrêtés et seront traduit devant la justice. Il a en outre annoncé un renforcement des moyens d’enquête, pour ramener la sérénité dans le pays, avant le deuxième tour de l’élection présidentielle.

De son côté l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo qui ne semble pas convaincu par cette théorie du complot, a déclaré qu’il ne faut pas se laisser distraire « par des crises artificiellement créées ou entretenues afin de retarder le retour à l’ordre constitutionnel. ».

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