Guinée-Bissau : Raimundo Pereira, président par intérim


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Raimundo Pereira, le président du Parlement bissau-guinéen, a prêté serment ce mardi et est devenu le président par intérim de la Guinée-Bissau. Plus tôt dans la journée, les députés ont voté l’application de la Constitution au lendemain du Joao Bernardo Vieira par l’armée. Selon l’Union africaine réunie, ce mardi, en session extraordinaire à Addis-Abeba, en Ethiopie, il ne s’agit pas d’un coup d’Etat.

L’ordre constitutionnel a été respecté en Guinée-Bissau au lendemain de l’assassinat de Nino Vieira, tué, lundi, par l’armée. Ce mardi, Raimundo Pereira, 52 ans, président de l’Assemblée nationale guinéenne, est devenu le chef d’Etat par intérim de la Guinée-Bissau, comme le prévoit la Constitution du pays. Raimundo Pereira, juriste de formation, devrait conduire son pays à une élection présidentielle anticipée dans deux mois. M. Pereira a effectué sa carrière politique au Parti Africain pour l’Indépendance de Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire au Parlement. Ancien ministre de la Justice, M. Pereira a été nommé à la tête de l’Assemblée nationale en décembre dernier.

« Nous avons juste appliqué la Constitution en choisissant le président de l’Assemblée (Raimundo Pereira) pour assurer l’intérim au sommet de l’Etat », a indiqué Antonia Mendes Pexeira, chef du groupe parlementaire du PAIGC. Selon ses propos, l’armée a promis de se soumettre au pouvoir politique et a assuré que la mort de Ninon Vieira ne constituait pas un coup d’Etat. Plus tôt dans la journée, les députés ont voté à 70% pour l’application de la Constitution.

Juste après sa prestation de serment, le président par intérim Raimundo Pereira a appelé la communauté internationale à « ne pas abandonner » son pays où « aucun président n’a terminé son mandat à la tête de l’Etat, depuis une décennie. »

Pas de coup d’Etat, selon l’UA

Le Conseil de sécurité et de paix de l’Union Africaine, réuni en session extraordinaire ce mardi à Addis-Abeba, en Ethiopie, n’a pas suspendu la Guinée-Bissau. D’après cette instance de l’organisation panafricaine, le meurtre lundi du président Nino Vieira par des soldats, en représailles à l’assassinat, la veille, du chef des armées, le général Batista Tagme Na Wai, ne constituerait pas un coup d’Etat.

L’Union africaine a néanmoins dépêché, mardi, des émissaires à Bissau, la capitale du pays, pour tenter de prévenir un coup d’Etat militaire et des troubles. Dans un communiqué, l’organisation panafricaine a signalé « la nécessité de faire tout son possible pour éviter le recours à la violence et aux luttes de pouvoir comme moyen de régler des comptes. »

Joao Bernardo Vieira, le président bissau-guinéen, a été tué ce lundi matin, à Bissau, la capitale du pays. Il a succombé aux balles d’un groupe de militaires qui lui reprochait d’être l’un des responsables de la mort, dimanche soir, du chef d’état major de l’armée, le général Batista Tagme Na Wai. Une rivalité opposait les deux hommes depuis plusieurs mois.

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