Grave accident de la route au Bénin : les premiers éléments de l’enquête exposés au conseil des ministres


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accident de la route au Benin
accident de la route au Bénin

Ce mercredi, le conseil des ministres s’est penché sur l’accident tragique qui a endeuillé le Bénin dimanche. Les premiers éléments de l’enquête diligentée par le gouvernement permettent d’avoir une certaine idée de ce qui s’est passé ce jour-là.

Trois jours après l’innommable, le Bénin est toujours secoué par la tragédie. Les réactions de compassion envers les familles des victimes continuent d’affluer. Tout un pays demeure dans la consternation. Rien d’étonnant alors que le conseil des ministres, en sa séance ordinaire de ce mercredi, revienne sur le sujet. Un compte-rendu de l’accident et un exposé des premiers éléments de l’enquête ont été soumis à l’appréciation du Président Patrice Talon et ses ministres.

Des premiers éléments mettant en relief l’excès de vitesse

De cet exposé, il ressort « qu’à la hauteur de ce village d’enfants (village d’enfants SOS de Dassa-Zoumè), le conducteur du bus en aurait perdu le contrôle suite à l’éclatement du pneu avant côté chauffeur. Le véhicule, déséquilibré de ce fait, aurait, dans sa course, percuté le camion-grue qui roulait en sens inverse, s’est immobilisé en pleine chaussée et a pris feu. Le camion ainsi percuté, sous l’effet du choc, s’est renversé dans le ravin et a été contaminé par les flammes ».

Toujours selon le compte-rendu, « les premiers éléments d’analyse postulent, en considérant le lieu de l’accident, en pleine agglomération, que le bus roulait à vive allure. Il a été d’ailleurs signalé que le conducteur de ce bus avait été verbalisé, ce même jour, à la sortie de Parakou, par la Police républicaine, pour excès de vitesse ».

Sur les chiffres, le communiqué gouvernemental n’est pas en phase avec les données fournies, lundi, par les responsables de la compagnie Baobab Express, propriétaire du bus. En effet, selon les éléments de l’enquête, le bus comptait 45 passagers contre 40 annoncés par la direction générale de la compagnie. De même, sur le nombre de décès, le gouvernement parle de 20 (19 personnes calcinées et une personne morte pour cause de brûlures du troisième degré) alors que la compagnie, elle, avait fait mention de 22 décès. Pour le gouvernement, il y a 24 blessés qui sont admis dans les structures sanitaires adaptées où ils reçoivent les soins adéquats aux frais de l’État.

Annonce de mesures fortes face aux accidents de la route

Le conseil des ministres a également communiqué un certain nombre de mesures que le gouvernement entend mettre en œuvre pour renforcer la sécurité routière et éviter que ce genre de drame se reproduise à nouveau :

  • la professionnalisation du métier de transporteur ;
  • la règlementation sur la qualité du parc automobile avec des véhicules répondant aux normes ;
  • la transmission à l’Assemblée nationale, dès l’installation de la 9e législature, du projet du nouveau code déjà examiné par le Gouvernement ;
  • l’adoption prochaine de la politique nationale de sécurité routière.

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a été instruit pour « intensifier, par la Police républicaine, les contrôles routiers avec des moyens adéquats ; notamment des caméras dédiées assorties de microphone qui seront acquises incessamment ».

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Le ministre de la Justice, pour sa part, a été invité à engager les poursuites appropriées, une fois l’enquête en cours achevée. Selon certaines sources, le directeur général de la compagnie Baobab Express est gardé à vue au commissariat de Dassa-Zoumè, pour des raisons de sécurité, depuis mardi.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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