Gbagbo et Compaoré enterrent la hache de guerre


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Le président ivoirien est arrivé au Burkina Faso dimanche soir pour une visite officielle de trois jours. Ce déplacement marque le dégel officiel des relations entre les deux pays, dont les relations s’étaient beaucoup tendues depuis le début de la crise ivoirienne, en 2002.

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso font officiellement la paix. Le président Laurent Gbagbo est arrivé dimanche soir à Ouagadougou, la capitale burkinabè, pour sa première visite officielle au Pays des hommes intègres depuis huit ans. Ce séjour de 72 heures marque un dégel officiel des relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Un dégel symbolisé par le lancement ce lundi à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville burkinabè, de la Caravane Côte d’Ivoire 2008, qui doit soutenir les efforts entrepris pour une paix durable dans ce pays.

« Dépasser les coups ponctuels »

« Je suis heureux et fier d’être là… à une phase importante de la sortie de crise en Côte d’Ivoire, a déclaré Laurent Gbagbo, selon les propos rapportés par RFI. Mais cette sortie de crise (nous) a donné… l’idée que les relations entre nos deux pays doivent dépasser les coups ponctuels et s’inscrire dans la durée. Il faut faire des relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso la colonne vertébrale de la construction de l’Afrique de l’Ouest ».

« Cette visite, a ajouté son homologue burkinabè Blaise Compaoré, également cité par RFI, me paraît historique, au delà de l’occasion qu’elle me donne de féliciter le président Gbagbo pour sa conduite remarquable du processus de sortie de crise, car elle va permettre de voir comment construire dans la durée la grande amitié qui doit unir la Côte d’Ivoire et le Burkina… »

L’Accord politique de Ouagadougou au programme

Les rapports de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso s’étaient passablement détériorés au début des années 2000. En cause notamment, la tentative de coup d’Etat de 2002 contre Laurent Gbagbo, que le régime ivoirien imputait en partie au Burkina Faso, soupçonné d’avoir porté appui aux rebelles des Forces Nouvelles.

Les tensions se sont apaisées lorsque le chef de l’Etat burkinabè s’est posé en « facilitateur » du dialogue inter-ivoirien en février 2007. Une responsabilité qui a permis à Blaise Compaoré de réunir le pouvoir et les dissidents, qui ont signé l’Accord politique de Ouagadougou en mars 2007. Ce texte définit les bases du processus devant sortir la Côte d’Ivoire de sa crise politique et a porté à la primature l’ancien leader rebelle Guillaume Soro dans une optique de réconciliation nationale.

Pendant la visite de trois jours de Laurent Gbagbo, l’Accord politique de Ouagadougou fera justement partie des sujets qui seront abordés par les délégations ivoirienne et burkinabè. De même que la question des millions d’immigrés burkinabès présents en terre ivoirienne et le projet contesté de remaniement du gouvernement ivoirien à quelques mois des élections présidentielles.

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