France : « Ils nous parlent comme à des chiens », l’indignation des enfants noirs et arabes face aux violences policières


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Police France

Human Rights Watch alerte l’opinion internationale sur les contrôles abusifs et racistes que la police française fait subir aux enfants noirs et arabes. Dans son rapport inutile « Ils nous parlent comme à des chiens : Contrôles de police abusifs en France », cette organisation indique que la police française fait usage de ses vastes pouvoirs pour procéder à des contrôles discriminatoires et abusifs sur des hommes noirs et arabes vivant dans ce pays. Selon ce document, ces contrôles policiers sans fondement ciblent les minorités, y compris des enfants, adolescents et adultes.

Selon les témoignages de 90 personnes interrogées par cette organisation de défense des droits de l’Homme, entre avril 2019 et mai 2020 à Paris, Grenoble, Strasbourg et Lille, ces pratiques policières marquées par les préjugés, notamment le profilage racial ou ethnique, comprennent souvent une palpation corporelle intrusive, humiliante ainsi que la fouille des effets personnels. La plupart des contrôles ne sont jamais enregistrés, les policiers ne fournissent pas de documentation écrite, ou d’explication du motif de ces contrôles. « Jamais on ne voit d’enfants blancs se faire contrôler. Quand je suis avec mes amis blancs, la police ne les regarde même pas…On dit liberté, égalité, fraternité, mais il n’y a pas d’égalité pour ce genre de choses », s’indigne l’un des enfants interrogé par HRW.

Les autorités devraient cesser d’ignorer les appels au changement

Pour Human Rights Watch, ces contrôles policiers basés sur les apparences, et appartenance raciale sont des pratiques, qui contribuent au maintien des inégalités sociales et aux discriminations raciales, des pratiques interdites par les instruments juridiques internationaux, qui exigent que la police traite les individus de façon respectueuse et égale.

« Il est largement démontré que les contrôles d’identité en France, particulièrement du fait de leur impact discriminatoire, provoquent une fracture aigüe et profonde entre la police et la population, tout en n’ayant quasiment aucun effet en matière de prévention ou de détection de la criminalité. Les autorités devraient cesser d’ignorer les appels au changement. Les clivages entre les communautés et les forces de l’ordre rendent les quartiers moins sûrs et la police moins efficace. La discrimination est néfaste, non seulement pour les personnes, mais pour la société toute entière. Le gouvernement français devrait, de toute urgence, reformer les pouvoirs de la police en matière de contrôle, de fouille et de palpation », déclare Bénédicte Jeannerod, directrice France de Human Rights Watch.

Pour rappel, la France est l’un des pays où les discriminations raciales sont régulièrement signalées, en dépit de l’article 1er de sa Constitution, stipulant qu’elle est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, qui assure l’égalité, devant la loi, de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Plusieurs rapports dont celui d’Amnesty International de 2017 ou encore de Human Rights Watch de 2012, citent les discours intolérants, racistes et les violences policières parmi les abus, qui fragilisent la collaboration entre les éléments de l’ordre et les minorités raciales.

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