Film « Mad Max » : un tournage pas écolo dans le désert namibien


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L’équipe du tournage du film australien Mad Max 4, dans lequel figure l’actrice sud-africaine Charlize Theron, est accusée par des organisations écologistes d’avoir saccagé une partie du désert namibien.

Le désert namibien a souffert suite au tournage du film Mad Max 4. Plusieurs zones seraient totalement endommagées selon des organisations écologistes et professionnelles du tourisme en Namibie. Ce long-métrage de l’Australien George Miller dans lequel figure l’actrice sud-africaine Charlize Theron a été tourné entre juillet et décembre dernier dans le désert namibien, récemment devenu Parc national du Dorob.

Les écologistes, eux, ne cachent pas leur colère contre l’équipe du film. « Ils ont créé des pistes dans des zones vierges et ils m’ont même une fois empêché de promener des visiteurs dans une aire touristique car ils filmaient », a dénoncé Tommy Collard, un tour-opérateur basé dans la station balnéaire de Swakopmund (ouest).

Pis, selon lui, « l’équipe du film a tenté d’effacer les traces en tirant des filets par dessus (le sable, ndlr) et en arrachant des plantes ». Beaucoup de preuves photographiques ont été « réunies avec d’autres tours opérateurs côtiers », a-t-il précisé.

Un tournage lourd de conséquences

Ces destructions auraient déjà eu de lourdes conséquences sur l’environnement du désert namibien. Des petits animaux comme les lézards, les geckos ou encore les caméléons en ont pâtis, tout comme une variété rare de cactus.

Face à la situation, l’autorité indépendante de conservation et de gestion de la côte namibienne (Nacoma) a été saisie. Cette dernière a confirmé dans un rapport qu’elle a rendu en décembre au ministère namibien du Tourisme que « des zones du désert de la Namibie ont été détruites » et qu’une « une charrue de labour y a été utilisée ».

D’autant que « le permis et les autorisations environnementales délivrés par le ministère de l’Environnement pour le projet Mad Max n’étaient pas assez précis pour encadrer la gestion du respect de l’environnement », souligne le rapport selon l’AFP.

Des accusations réfutées

Des allégations que la commission namibienne du film a réfutées, allant jusqu’à acheter une pleine page de publicité dans le quotidien gouvernemental New Era pour se défendre. La production « à notre satisfaction a fait face à ses responsabilités en Namibie (…) Nous n’avons aucun grief », assure-t-elle, accusant les médias locaux de rapporter des « contre-vérités » et de « ternir » la réputation du pays.

Le ministère de l’Environnement, qui a aussi été très critiqué pour ne pas avoir suffisamment établi des règles strictes pour protéger cette zone, a pour sa part exprimé sa satisfaction « sur la façon dont l’équipe du film avait mené la remise en état de la zone de tournage ».

La Namibie tient beaucoup a son désert méridional. D’ailleurs en 2012, elle a effectué une demande auprès de l’Unesco pour que cette zone qui offre un paysage magnifique soit classée au patrimoine de l’humanité.

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