Fièvre aphteuse : au moins 20 wilayas touchées, panique générale en Algérie


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Pas moins de 20 wilayas sont touchées par la fièvre aphteuse, en Algérie. Alors que de plus en plus de consommateurs évitent désormais les viandes rouges, les agriculteurs et les bouchers expriment leur inquiétude.

Ecuries peintes à la chaux, bétail confinés, angoisse chez les agriculteurs et les consommateurs… Une panique générale a gagné l’Algérie, malgré le discours rassurant du ministère de l’Agriculture, depuis l’apparition de la fièvre aphteuse. Au total, 20 wilayas sont touchées par cette maladie. De nombreux consommateurs n’osent plus acheter de la viande bovine et les agriculteurs sont dans tous leurs états.

« Cette maladie est une catastrophe pour nous. Les éleveurs agréés par l’Etat font chaque année des dépistages systématiques contre la rage et la fièvre aphteuse. Nous avons vacciné notre cheptel contre ces deux maladies, en février dernier », explique Dahmane Ouchelli, président de l’Association de producteurs de lait de la wilaya de Tizi-Ouzou, une des régions touchées par la maladie, rapporte TSA. Ce qui inquiète cet agriculteur, c’est « l’inconscience » dont font preuve certains éleveurs et maquignons qui achètent du bétail à des prix très bas alors que les bêtes sont atteintes par la maladie et contaminent, par conséquent, des cheptels. Et plutôt que d’alerter les services vétérinaires de la wilaya, certains agriculteurs « mal informés » ou mal intentionnés font sortir le bétail malade pour épargner le reste de leur cheptel, ce qui aggrave bien évidemment la situation.

Nouri rassure, en vain

Le ministre de l’Agriculture, Abdelouahab Nouri, a tenté de rassurer les éleveurs touchés par l’épidémie en leur promettant un remboursement à hauteur de 80%. Mais cette mesure ne rassure pas les agriculteurs qui, à l’instar de Dahmane Ouchelli, se demandent « sur quelle valeur » ce « remboursement de 80% » aura lieu ?

Hakim Chaouchi, chargé de communication au ministère de l’Agriculture, affirme que l’indemnisation se fera en prenant en compte « la valeur réelle de la vache. Les agriculteurs n’ont rien à craindre », rassure-t-il. Il appelle les agriculteurs et les maquignons à respecter les instructions : « Les aliments de bétail infectés et les moyens de transport représentent un danger, d’où la nécessité de les désinfecter », ajoutant qu’un vaccin devrait être disponible « très bientôt ».

Alger épargnée mais bouleversée

La capitale, Alger, est jusqu’à présent épargnée par la fièvre aphteuse. Pour autant, les consommateurs ne sont pas sereins et une bonne partie d’entre eux préfèrent se rabattre sur la viande blanche. Les prix affichent une légère baisse de la viande bovine. Selon un boucher du marché Clauzel, dans le centre d’Alger, qui s’est confié à TSA, la viande avec les os est à 680 DA alors qu’il la vendait à 800 DA avant l’épidémie, rapporte TSA. Celle désossée est passée de 1100DA à 980DA. « Il y a une importante baisse de la demande, ces derniers jours, à cause de la fièvre aphteuse. On ne travaille pas beaucoup en ce moment », confit-il.

En dépit des discours des autorités qui se veulent rassurant, des consommateurs refusent de manger de la viande rouge. « Comment peut-on ne rien risquer si on mange la viande d’une bête malade. C’est inconcevable. Je ne suis pas du tout convaincue », explique Warda.

Cette situation fait en tout cas le bonheur des poissonniers, parmi lesquels un vendeur algérois affirme avoir « enregistré une hausse de la demande, les gens ont peur de manger de la viande rouge ». Toutefois, il indique que « les prix du poisson n’ont pas connu de hausse pour le moment ». Le même constat est fait chez les vendeurs de poulet, conclut le journal électronique.

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