Djénèba Seck chante le Mali


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Djénèba a la voix qui porte loin, comme à la recherche de la mer. Sa voix ne rencontre pas d’écho, comme si elle traversait le désert malien, son pays natal. Elle chante le quotidien de Bamako. L’espoir d’un pays enfin apaisé, démocratique.

Zappez la septième chanson et savourez l’album  » Djourou  » de Djénèba Seck. Son hommage à l’armée, à la douane, à la gendarmerie et à la police maliennes est superflu. Et les accents wagnériens de cette chanson accentuent plus le côté ridicule, grandiloquent qu’une hypothétique grandeur de ces institutions. Une fois ce compte réglé, il convient de signaler une voix sans fioritures. Djénèba possède une belle voix, aux envolées aiguës extraordinaires. C’est comme si la voix parcourait le désert, portée par le vent, à la recherche de la mer. Complaintes polies par le sirocco. Les arrangements de Sékou Kouyatré tiennent du génie quand les répercussions se font lascives et plaintives.

Ndiyani, mon amour

Djénèba cherche l’harmonie sociale, court après la paix. Elle chante les rapports humains. Sur un fond cadencé de djembé, de ngono et de tama, elle trouve sa plénitude sur les percussions. Elle est moins à l’aise quand la musique se fait plus agressive, les arrangements plus modernes. La seule chanson joyeuse est malheureusement un hymne trop patriotique. Et les choeurs nous rappellent ceux de l’armée rouge.

 » Quand on aime le chien, on ne voit pas sa queue, que tout le monde essaie de ressembler à la personne qu’on aime « . Amour exclusif, amour-passion, Djénèba est plus à l’aise, et surtout plus crédible, quand elle laisse son talent s’exprimer en toute liberté. Sa voix se charge de vous convaincre de tout son art. Un album à écouter pour la pureté de la voix. En fermant les yeux, Bamako devient étrangement proche. Les rues s’animent. C’est Djourou !

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