Des présidentielles maliennes transparentes constitueraient une première victoire pour « ATT »


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Le président sortant Amadou Toumani Touré pourrait enregistrer sa première victoire, celle du renforcement de la démocratie au Mali, si le bon déroulement des présidentielles de dimanche, dont il est le favori, est confirmé. L’opposition a relevé des tripatouillages électoraux dont elle attend la confirmation.

« Record de cartes retirées, affluence contrastée », « Ségou : une affluence moyenne », « Gao : une grande mobilisation », « Commune I : C’est très calme ici »… Le quotidien gouvernemental malien L’Essor revient ce lundi sur le déroulement du premier tour des élections présidentielles qui ont mobilisé les électeurs maliens de façon mitigée. Dans les six communes du district de Bamako, où le matériel et les agents électoraux pour le scrutin présidentiel étaient en place dès 8H00, l’affluence était faible, dimanche, à la mi-journée, indique Panapress. Des chiffres que le faible taux de retrait des cartes électorales avait laissé entrevoir trois jours avant le début du vote : il était d’environ à 40% dans la capitale et atteignait 75% dans certaines régions à l’intérieur du pays.

Dans les provinces, les bureaux de vote ont effectivement enregistré une plus grande affluence, selon les informations recueillies par l’agence de presse sénégalaise auprès des correspondants de l’agence malienne (AMAP). Ce qui n’a pas empêché les électeurs de voter dans le calme. « Aucun incident n’a été rapporté par nos agents avant la clôture du vote », a indiqué l’ancien Premier ministre haïtien Gérard Latortue, qui conduisait la délégation d’observateurs de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). La confirmation d’un bon déroulement du scrutin serait une première victoire pour ce pays au lendemain des désastreuses élections au Nigeria. Le pouvoir a l’occasion de passer des mains d’un civil à un autre pour la deuxième fois depuis l’indépendance.

Takokelen ?

Mais le Front pour la démocratie et la république (FDR), principale coalition de l’opposition avec seize partis et qui présentait quatre candidats, a annoncé dès dimanche avoir reçu des informations sur des fraudes présumées. « Nous avons eu écho d’un certain nombre de fraudes dont nous attendons confirmation », a déclaré à l’AFP Djiguiba Keita, le porte-parole de Tiébélé Dramé, du Parti pour la renaissance nationale (Parena). « Un haut responsable de notre coalition se serait vu proposer d’acheter une centaine de cartes électorales et un haut gradé de la région de Ségou (sud) se serait trouvé en possession d’un grand nombre de cartes d’électeurs et de procurations. Nous ferons une communication ultérieurement lorsque nous aurons vérifié ces informations », a-t-il ajouté.

Des accusations que le camp du président sortant Amadou Toumani Touré (ATT), qui brigue un second mandat, a démenti. De même que pour les accusations et mises en garde proférées durant la campagne, il les a considérées comme une façon de préparer la contestation d’une victoire au premier tour d’ATT. L’ancien instituteur devenu général d’armée est soutenu par une quarantaine de partis et d’associations regroupés au sein de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP). Il a fait campagne sous le slogan takokelen, que l’on peut traduire par « victoire au premier tour », mais qui signifie littéralement « prise unique » en bambara.

« Je respecte mes adversaires et ce n’est qu’après la publication des résultats définitifs que nous saurons le nom du vainqueur. Mon souhait est que le taux de participation reflète notre culture démocratique », a déclaré le président sortant après avoir voté dans son bureau du génie militaire, à Bamako. L’ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Keita, également membre du FDR et principal challenger d’ATT, a également fait part d’un certain nombre de « tripatouillages » électoraux. Les premiers résultats pourraient être annoncés dans la journée de lundi.

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