Covid-19 au Burundi : la communication sur la gestion de la pandémie pose problème


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Evariste Ndayishimiye, Président du Burundi
Evariste Ndayishimiye, Président du Burundi

Depuis le 31 mars dernier, le Burundi fait face à la pandémie du Coronavirus. Selon la mise à jour du ministère de la Santé publique, de ce 25 juin, le cumul des cas confirmés est de 144 dont 1 décès. Ainsi, ce bilan fait de ce pays l’un des moins touchés du continent, pourtant, Human Right Watch fait savoir que le nombre de personnes déjà atteintes serait bien supérieur à celui communiqué par les autorités en place.

Selon cette organisation des droits de l’Homme, le gouvernement burundais ne communique pas d’informations factuelles sur la pandémie et empêche le personnel soignant de réagir de manière adéquate. Pour ce faire, elle dénonce cette mauvaise gestion qui alimente la peur et les rumeurs sur la propagation de cette maladie : « L’approche irresponsable des autorités face à la pandémie ajoute plus d’incertitude et de peur à une atmosphère déjà politiquement chargée, alors que des statistiques précises et la transparence sont nécessaires pour sauver des vies. Les autorités de ce pays devraient garantir à la population l’accès aux informations précises et fondées sur des preuves scientifiques », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique de Human Rights Watch, appelant le nouveau gouvernement à plus de responsabilité : « Le nouveau Président du Burundi devrait faire de la réponse au Covid-19 une priorité et intensifier le dépistage pour connaitre l’étendue réelle de l’épidémie de coronavirus dans le pays ».

En effet, se basant sur les témoignages de certains citoyens burundais, Human Rights Watch ajoute que : « plusieurs travailleurs médicaux ont exprimé des inquiétudes quant à l’augmentation du nombre de cas présentant des symptômes de Covid-19 et ont accusé l’Institut national de santé publique, géré par le gouvernement, et les autorités, d’empêcher le dépistage ou de ne pas faire état de la pandémie de manière adéquate ».

Pour rappel, depuis le début du Covid-19, la Communauté internationale critique le mode de gestion de cette maladie par le gouvernement burundais. Outre l’expulsion de trois experts de l’OMS, après avoir été déclarés « personne non grata », suite à leur immixtion dans la gestion de cette maladie, en avril dernier, lors de la campagne électorale, Evariste Ndayishimiye a déclaré : « il y en a qui sont cloitrés dans des maisons, Dieu a accepté que nous nous rassemblions ». Ces propos minimisant l’ampleur de la pandémie ont été relayés d’une autre manière par le ministre de la Santé le Dr Thadée Ndikumana, estimant que : « chaque pays a sa propre expérience, il n’y a pas de recommandation internationale.».

A lire : Covid-19 au Burundi : que cache l’expulsion des experts de l’OMS ?

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