Côte d’Ivoire : toutes les formes artistiques ont rendez-vous au Centre Culturel Bosart !  


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Jacqueline Sirera-Boni
Jacqueline Sirera-Boni

Brève histoire d’un centre culturel qui a des dents longues, en Côte d’Ivoire… Qu’elles s’appellent lectures à hautes voix, danses, scènes théâtrales, ou qu’ils s’appellent arts visuels, spectacles vivants, ateliers sur des thématiques diverses, le quartier Riviera d’Abidjan vibre sous l’effet d’un acte artistique pluridisciplinaire mettant en dialogue les valeurs occidentales et africaines.

D’entrée de jeu, ne le confondez nullement avec l’autre centre culturel du même nom, Bozart, se trouvant du côté de la… Belgique ! Ici, loin de Bruxelles, nous sommes à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Ici, des projets grouillent dans la tête d’un jeune homme.  C’est dans des conditions particulières que Stéphane, ce garçon métis, choisit de créer un jour du mois de Décembre 1999 son centre culturel. C’est une année charnière, la veille de notre entrée dans le troisième millénaire. La Côte d’Ivoire est d’ores et déjà, pour de nombreux Africains, dont ceux qui pratiquent la musique, une plaque tournante.

Une ville qui s’est transformée au fil des ans en un passage obligé pour leur promotion artistico-médiatique. Bosart vient donc d’être créé, nous l’assure Blandine Mahoukou, assistante de la directrice et programmatrice, pour donner une âme ’’au quartier Riviera. En y présentant des spectacles, des concerts, des expositions et des débats littéraires. La création de Bosart correspond à la conviction que les activités artistiques doivent être des activités de proximité et du quotidien, pour jouer leur rôle dans le développement, poursuit Blandine Mahoukou. Pour cela, il faut multiplier les espaces appropriés dans les quartiers. Bosart en est une illustration. Il faut permettre aussi aux arts de sortir des sanctuaires conçus pour les initiés et la jet set. »

Le succès semble être au rendez-vous

Des troupes célèbres en Afrique y sont venues présenter leurs œuvres. C’est le cas des groupes Kotéba et Kagnondé, en « illustres locataires au Bosart » Et des danseurs s’y sont préparés pour des castings et des créations de Georges Momboye. Celui-ci est un danseur et chorégraphe ivoirien travaillant à Paris. Il est considéré comme l’un des artistes les plus représentatifs de la danse africaine moderne. De même qu’on y a noté le passage des élèves de l’école primaire Riviera Golf, encadrés par l’association Point de Liane. Cette dernière, par la suite, présentera le spectacle « La Reine Pokou » au palais de la Culture et à la Bibliothèque Nationale.

La Reine Pokou est une personnalité qui a marqué l’histoire pour avoir été, à l’époque coloniale, celle qui avait présidé aux destinées d’un peuple du Ghana qu’elle conduisit ver la Côte d’Ivoire et qui avait ainsi permis de mettre en avant son ethnie « Baoulé« . Aujourd’hui encore, dans les écoles africaines, cette femme légendaire est étudiée, afin que l’Histoire des noirs ne soit point oubliée. Y compris lors de soirées slam/jazzy qui ont fait vibrer les amis de la Musiques ou lors d’ateliers de lecture vivante organisées au Bosart.

Les choses avancent

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Blandine Mahoukou

Un évènement triste et malheureux aurait pu mettre fin à ce beau rêve interrompu momentanément le 14 Janvier 2017, lors de l’annonce du décès de l’artiste et fondateur de Bosart, Boni Séka Stéphane Inobaks. Mais il n’en a été rien du tout, « car si Inobaks nous a quittés, reconnaît Blandine Mahoukou, l’assistante de la directrice, tout le monde, parents, amis, nous savons que Bosart est un très bel héritage ».

« Désormais Bosart Inobaks est un cadre qui doit pérenniser cet idéal de vie », conclut-elle. C’est ainsi qu’avec un personnel engagé et passionné qu’y travaille Jacqueline Sirera-Boni, la maman bien-aimée de Stéphane, afin que perdurent leur mission et leur projet : « L’Art, terre nourricière qui donne de la lumière à vies. » Après chaque événement, sont prévus et sollicitées des discussions entre public et artistes, sur les problèmes de scénographie, de thématique, de l’univers culturel, note la programmatrice du Centre. En conséquence de quoi, tout cela a donné lieu à une programmation de spectacles vivants. Stéphane Boni-Séka Inobaks avait œuvré en tant qu’un artiste polyvalent, évoluant aussi bien dans les spectacles de mime et le One man show qua dans la sculpture et le dessin. L’ensemble de son œuvre continue à donner, à apporter vie, âme et force à Abidjan et à toute la Côte d’Ivoire !

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