Condamnés, les membres de l’Arche de Zoé devraient être en France d’ici « 48/72 heures »


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Les six membres de l’association française l’Arche de Zoé ont été condamnés mercredi à huit ans de travaux forcés. Leurs avocats, qui dénoncent une « mascarade judiciaire », estiment cependant qu’ils devraient être rapatriés en France d’ici « 48/72 heures » dans le cadre d’un accord entre le Tchad et la France.

La Cour criminelle de N’Djamena a condamné ce mercredi les six membres français de L’Arche de Zoé à huit ans de travaux forcés pour avoir tenté d’enlever 103 « enfants en vue de compromettre leur état civil ». Les deux responsables tchadiens de la ville de Tiné (Est) ont été acquittés, alors qu’un troisième Tchadien et un Soudanais ont été condamnés à quatre ans de travaux forcés pour « complicité d’enlèvement d’enfants », bénéficiant de circonstances atténuantes « car ils ont été victimes d’une tromperie », selon le procureur général.

Le juge a donc suivi les réquisitions de ce dernier, qui avait requis dans la matinée de 7 à 11 ans de prison assortis de travaux forcés contre les six membres de l’Arche de Zoé. L’accusation n’avait pas dissocié les cas du président de l’association, Eric Breteau, considéré comme le meneur, de celui des cinq autres membres. Au bout de quatre jours d’audience et de deux heures trente de délibération, ils ont également été condamnés à dédommager chaque famille d’enfants lésés à hauteur de 40 millions de FCFA.

Les avocats des Français dénoncent le procès

Gilbert Collard, le médiatique avocat des six Français, a déclaré refuser d’être l’ « alibi d’une opération de communication de l’Etat tchadien ». Quant à sa consoeur, Céline Lorenzon, elle a dénoncé une « mascarade judiciaire. Il ont fait ça dossier fermé, a-t-elle expliqué au micro de France Info, sans savoir quelles pouvaient être les responsabilités des uns et des autres (…) Ils ont condamné les Blancs », a-t-elle ajouté, indiquant qu’elle « s’attendait à une condamnation ».

Dans la matinée, la défense avait plaidé l’acquittement en invoquant « la bonne foi » de ses clients. « S’ils [les enfants] sont Soudanais, avaient-ils déclaré à la clôture des débats, nous les avons privé d’un avenir meilleur. S’ils sont Tchadiens et qu’on nous a menti, si nous les avons séparés de leurs familles, nous sommes navrés, sincèrement désolés, car nous n’avons jamais voulu séparer des familles. »

Sur ce point, Céline Lorenzon indique avoir « plaidé l’acquittement parce qu’on ne pouvait pas plaider autre chose. Ils n’ont jamais commis de crime, ils n’ont jamais commis de délit » Selon elle, la demande de «transfèrement» de ses clients du Tchad à la France, selon les termes d’un accord judiciaire qui lie les deux pays, devrait être faite dès ce soir, et « il faudra 48/72 heures maximum avant qu’ils ne soient rapatriés ». Leur peine sera alors convertie dans la mesure où les travaux forcés n’existent pas en France.

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