Comment investir en Afrique


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Le forum Africagora (28-29 septembre 2001) a permis d’échanger expériences et idées mais aussi conseils, surtout pour les Africains qui souhaitent retourner en Afrique pour y monter des projets.

Le forum Africagora, qui s’est tenu à Paris les 28 et 29 septembre, s’est clôturé sur une série de recommandations pour investir en Afrique. Des conseils que Dogad Dogoui, directeur général de Almeria Relations Publiques et Président du Club Africagora, a livrés avec simplicité.

 » Il faut d’abord identifier ses partenaires, locaux ou internationaux. Les chiffes parlent d’eux-mêmes : 40% de réussite lorsque les projets sont menés individuellement, 70% lorsqu’on a des partenaires. Puis, identifier les projets-cibles pour voir le degré d’utilité du projet sur le pays. Ces dernières années, 90% des projets concernant la téléphonie mobile ont marché en Afrique, car c’était une nouveauté. Ces projets répondaient à un besoin de communication, à une utilité sociale « , explique-t-il.

S’impliquer localement

Si les projets qui marchent le mieux en Afrique sont les plus simples, Hervé Tairou, PDG de Sybase Côte d’Ivoire, insiste :  » Il faut arriver avec une originalité, une valeur ajoutée. Comme un partenariat qui permet d’apporter une technologie qui n’existe pas encore sur place. Rien ne sert de reproduire un modèle européen, il faut s’adapter. Si vous arrivez avec une spécificité, c’est un grand avantage.  »

Ceux qui se préparent à monter des projets en Afrique doivent prévoir de  » s’impliquer localement « , note Dogad Dogoui,  » en termes de temps mais aussi physiquement. Il faut se préparer à travailler la nuit, à se déplacer pour aller brancher une imprimante « . Afin de bien calibrer la rentabilité du projet, il est recommandé de s’entourer d’experts pour définir le business-plan,  » qui est plus dur, plus drastique en Afrique « , affirme Dogad.

Et pour bien analyser les coûts de la mise en oeuvre, les chefs d’entreprise doivent être conscients des contretemps administratifs et des inconvénients qu’ils rencontreront sur place.

 » Vous pouvez passer beaucoup plus de temps à faire les formalités de votre entreprise « , explique Hervé Tairou. Ce dernier évoque d’autres contraintes :  » Mon entreprise a un an mais ne bénéficie pas d’exonérations fiscales. Comme il est lent et difficile de se faire payer, vous pouvez rencontrer des problèmes de trésorerie, sans compter que les banques ne sont pas souples avec les petites et moyennes entreprises.  »

Expertise locale

Quant au problème des compétences, il est primordial en Afrique.  » Pour trouver des compétences locales, il faut s’appuyer sur de l’externe, ce qui est difficile en Afrique car il y a peu de cabinets de recrutement. Il faut parfois prévoir des plans de formation assez lourds pour les gens que l’on embauche ou faire venir ponctuellement des experts « , note Dogad.

En bref, avant de se lancer dans l’aventure, mieux vaut connaître les réalités locales.  » Il faut avoir une vision très claire du contexte. L’expertise locale n’est pas anodine car chaque pays a ses spécificités et nous ne sommes pas habitués en Europe à faire face à ce genre de choses « , explique Dogad. Une fois ces connaissances acquises, l’investissement peut se faire sans risques en Afrique.

 » J’étais consultant dans les systèmes informatiques à Paris et j’avais souvent des missions à Abidjan. Le retour en Côte d’Ivoire a toujours été mon objectif. Même si les risques sont plus importants en Afrique, le retour sur investissement est plus rapide qu’en France. Si je suis en Côte d’Ivoire aujourd’hui, c’est qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénients à travailler en Afrique.  » Hervé Tairou ne peut pas être plus explicite. De quoi encourager la diaspora à investir sur le Continent.

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