Centrafrique : Bangui rejette le cessez-le-feu de Nairobi


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Un accord a été trouvé entre les ex-séléka, renommé FPRC, et les anti-balaka, dans la capitale kényane, Nairobi. Signé sans la participation du gouvernement de transition centrafricain qui l’a rejeté, le texte décrète un cessez-le-feu et octroie aux signataires une amnistie générale.

Un accord de paix a été signé entre les anti-balaka et les ex-séléka, renommés FPRC, ce mardi, à Nairobi, au Kenya. Il décrète un cessez-le-feu et une amnistie pour les signataires, dont font partie les anciens Présidents centrafricains François Bozizé et Michel Djotodia. Il apparaît comme un désaveu pour le gouvernement de transition de Catherine Samba-Panza, qui ne reconnait pas le texte, dont les signataires veulent précipiter le changement.

Destiné à perturber les élections

« Les parties ont adopté un cessez-le-feu, une cessation des hostilités et un accord de DDR (Désarmement, démobilisation, réintégration) », a indiqué l’un des médiateurs de l’accord, l’ancien président de l’Assemblée nationale kényane, Kenneth Marende. Le texte prévoit notamment une amnistie pour les signataires, comme stipulé au chapitre 20 de l’accord : « le gouvernement national de transition de la République Centrafricaine (…) aura l’obligation d’envisager une amnistie générale à toutes les personnes et parties engagées dans les combats durant le conflit en République Centrafricaine », rapporte Centrafrique Libre.

Le gouvernement de transition de la République de Centrafrique a rejeté cet accord qui ne serait destiné qu’à perturber l’organisation des prochaines élections et à permettre à certaines personnalités d’échapper à la justice.

Crimes de guerre

Une feuille de route vers des négociations et un accord de cessez-le-feu avaient déjà été signés, en juillet dernier, entre les protagonistes de la crise à Brazzaville, en République du Congo, sous la médiation du Président congolais. Ce nouveau texte a fait appel cette fois aux anciens Présidents François Bozizé et Michel Djotodia ainsi qu’à certains de leurs proches, tous passibles de poursuites pour crimes de guerre pour des exactions commises en Centrafrique.

Ces personnalités semblent vouloir remettre la main sur le processus de transition et précipiter la fin de l’actuel gouvernement de Catherine Samba-Panza. « Une troisième transition s’impose. Depuis le 31  décembre, Catherine Samba-Panza n’a plus sa raison d’être à la tête de la transition », a indiqué un des signataires, selon RFI.

Silence de la communauté internationale

L’accord est critiqué de toute part, notamment par Bangui, mais aussi par certains des participants à ce processus. Ainsi, le vice-médiateur, le Malien Soumeylou Boubeye Maïga a déclaré : « Il n’était pas question de torpiller ce qui a été signé à Brazzaville. Cet accord de Nairobi ne peut être validé ».

Dans ce contexte, le silence de la communauté internationale est surprenant alors même que certains des participants qui veulent s’octroyer l’amnistie pour leurs crimes sont passibles de poursuites par la Cour pénale internationale (CPI).

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