Cellou Dalein Diallo met en garde contre « l’instauration d’une dictature » en Guinée


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«Je déplore la violence et le dispositif répressif », nous a déclaré lundi Cellou Dalein Diallo, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). La veille, les forces de l’ordre avaient violemment dispersé la manifestation des ses partisans qui célébraient son retour en Guinée. Près de 27 personnes ont été blessées dont 7 par balles.

Les partisans de Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux au second tour de la présidentielle guinéenne face à Alpha Condé, avaient l’intention de lui réserver un accueil chaleureux. Ils ont été interpellés, ainsi que quelques hauts responsables de l’UFDG, par les forces de l’ordre dimanche. Et trois journalistes auraient été menacés et brutalisés, selon le site d’information Guineenews. Samedi, le gouverneur de Conakry avait interdit la tenue de toute manifestation de rue le lendemain. Cellou Dalein Diallo a livré ses impressions à Afrik.com au lendemain de cette répression.

Afrik.com : Quel est le bilan de la journée de dimanche ?

Cellou Dalein Diallo :
Il y a eu 27 blessés dont 7 par balles. Deux sont dans un état assez grave, dont un qui a reçu une balle dans le cou.

Afrik.com : Que vous inspire la répression contre vos partisans dimanche ?

Cellou Dalein Diallo
: Je déplore deux choses. D’abord l’interdiction. Alpha Condé, qui vit la plupart du temps à l’extérieur, est parfaitement accueilli à chaque retour. Je suis déçu que le président guinéen interdise de recevoir l’opposition alors que lui-même y avait droit lorsqu’il n’était que simple opposant. Même Dadis Camara , en dépit des répressions, ne refusait pas ce type de manifestation. Il se contentait de les encadrer. Il n’y avait pas de problème de réception. Je déplore aussi la violence et le dispositif de répression. Sept personnes ont été blessées par balles. Dans le texte de loi, ce sont les maires qui disposent des compétences pour refuser ou accepter ce genre de réception. Samedi, le gouverneur de Conakry a diffusé un communiqué interdisant la manifestation. C’est un recul de la démocratie.

Afrik.com : La manifestation était-elle autorisée ?

Cellou Dalein Dialo :
Elle n’était pas formelle. Nous avions l’obligation d’informer la mairie. Ce qui a été fait. Nous avons écrit au maire pour définir l’itinéraire jusqu’à mon domicile. Il n’a pas donné de réponse. Mais le gouverneur, qui est nommé par Alpha Condé, a écrit pour dire que la manifestation était interdite. Il était d’ailleurs à l’aéroport avec quelques ministres. De hauts responsables du Parti ont été arrêtés et ont passé la journée à la gendarmerie. Plusieurs femmes ont aussi été interpellées.

Afrik.com : Qu’est-ce que vous prévoyez de faire après cet incident ?

Cellou Dalein Dialo :
Nous allons tenir une réunion pour décider de la suite. Prendre contact avec d’autres partis politiques pour nous opposer à l’instauration d’une dictature en Guinée. Les actes du gouvernement vont à l’encontre des principes de notre République. De plus, il oppose les communautés les unes aux autres.

Afrik.com : Quels sont vos projets politiques ?

Cellou Dalein Dialo :
Nous devons déjà fixer les conditions dans lesquelles les législatives] vont se dérouler. Nous mettre d’accord sur les dates. Le gouvernement ne consulte pas les différents partis politiques. Il n’y a pas de dialogue entre le gouvernement et les partis d’opposition. La période de transition ne s’achèvera qu’au moment de la mise en place des institutions.

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