[CANNES 2014] « Lamb » : la version restaurée présentée sur la Croisette


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En 1964, le Sénégal débarque avec le court-métrage « Lamb » de Paulin Soumanou Vieyra au Festival de Cannes. Une version restaurée de l’oeuvre de 18 mn a été présentée au pavillon des Cinémas du monde. Entretien avec Stéphane Vieyra, le fils du cinéaste disparu en 1987.

Paulin Soumanou Vieyra compte parmi les pionniers du cinéma africain. Il est le réalisateur du court métrage « Lamb » (« lutte » en wolof), une immersion dans la lutte sénégalaise, qui sera sélectionnée par le Festival de Cannes en 1964. Le Béninois représente alors son pays d’adoption, le Sénégal. On lui doit, entres autres, le documentaire Afrique-sur-Seine (1955), l’un des premiers réalisés par un fils du continent. Le critique signera également un livre majeur pour l’industrie cinématographique africaine, « Le cinéma africain : des origines à 1973 ».

Afrik.com : La version restaurée de « Lamb », le film de votre père Paulin Soumanou Vieyra, a été projetée ce samedi au pavillon des Cinémas du monde au Festival de Cannes. Que ressentez-vous ?

Stéphane Vieyra :
Aujourd’hui, les cinéastes parlent souvent du mal du cinéma africain, mais d’autres étaient là avant et avaient donné des pistes. Aujourd’hui, grâce à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et à l’Institut français qui ont uni leurs forces cette fois-ci et j’espère qu’ils continueront de le faire, nous avons l’occasion de regarder Lamb restauré. Le résultat est magnifique.

Afrik.com : Quel souvenir gardez-vous de celui qui était à la fois réalisateur, critique, historien du cinéma, précurseur avec une sélection cannoise ?

Stéphane Vieyra :
Sélection cannoise, c’est bien de le rappeler puisque c’est le premier film d’Afrique sub-saharienne qui a été sélectionné au Festival de Cannes en 1964. Aujourd’hui,le symbole est fort : 50 ans après, on projette « Lamb » et on a trois films africains en sélection Timbuktu, en compétition, « Run » à Un Certain regard et  » The Aftermath of the inauguration of the public toilet at kilometer 375″, court métrage en lice dans la sélection Cinéfondation). Nous savons également que ce sont les 50 ans du cinéma ivoirien. L’âme de Paulin étant là, il y aura peut-être un prix africain à Cannes cette année. Du cinéaste, je retiens que tout est dans l’image et on doit comprendre ce qu’elle dit. Mon père était comme ça. Il ne parlait pas beaucoup, très discret mais un seul regard et on comprenait ce qu’il voulait dire.
Mon père était quelqu’un qui était très proche de ses enfants. En 2015, on célèbrera les 60 ans d’ « Afrique-sur-Seine« , l’un des premiers films africains. Ce serait bien que le médias se mobilisent à cette occasion autour d’un mouvement, et je suis disponible dans cette optique.

Afrik.com : Vous avez créé l’association PSV Films, les initiales de votre père, dans quel objectif ?

Stéphane Vieyra :
Pour promouvoir, restaurer et diffuser l’oeuvre de Paulin Soumanou Vieyra dont je suis détenteur des droits dans et en dehors de nos frontières.

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