Cameroun : un bail supplémentaire de six mois aux députés


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Un projet de loi a été soumis au vote des députés pour prolonger leur mandat de six mois. Les députés eux-mêmes ne devraient pas voir d’objection a prolonger leur situation et le texte devrait être voté sans problème. Le Président Biya met en avant la biométrisation du fichier électoral comme motif de cette prolongation.

(De notre correspondant)

C’est désormais officiel. Le Président Paul Biya a soumis aux députés une proposition de loi visant à proroger de six mois leur mandat au parlement. Nul ne doute que celle-ci passera comme une lettre à la poste, les députés chargés de l’examiner étant les premiers bénéficiaires. Par ailleurs, le RDPC, parti dont Paul Biya est le président compte à lui tout seul 152 députés sur les 180 que compte le parlement camerounais.

Cette proposition du Président camerounais est conforme aux dispositions de la constitution du pays qui stipule en son article 15 que, « le Président de la République peut, après consultation du président du conseil constitutionnel et des bureaux de l’Assemblée nationale et du sénat, demander à l’Assemblée nationale de décider par une loi, de proroger ou d’abréger son mandat ». Paul Biya soutient dans l’exposé des motifs de ce projet avoir effectivement consulté les instances prévues par la constitution.

Joseph Mbah Ndam, président du groupe parlementaire du SDF, le principal parti de l’opposition et par ailleurs vice-président de l’Assemblée nationale avait quelques temps auparavant confirmé l’information.

Refonte des listes et biométrie

Le Président de la République justifie l’opportunité de cette prorogation par l’impossibilité d’organiser de nouvelles élections avant l’expiration du mandat des députés actuels le 21 août. En effet, sous la pression des partis politiques, de la société civile et de la communauté internationale, Paul Biya a recommandé la refonte des listes électorales et l’introduction de la biométrie dans l’enregistrement des électeurs. « La refonte des listes électorales, qui consiste à remettre les compteurs à zéro, nécessite de disposer du temps nécessaire pour inscrire le plus grand nombre de citoyens sur les listes électorales…l’introduction pour la première fois du système biométrique dans notre processus électoral mérite un encadrement approprié », lit-on dans l’exposé du motif qui accompagne le projet déposé à l’assemblée nationale.

Les partis politiques pourtant prompts à dénoncer sont cette fois favorables à la mesure. « Il faut normalement du temps pour parfaire le processus électoral qui est en marche, mais ce temps ne doit pas être définitivement long », consent prévenant Richard Tondo, secrétaire général du Manidem, un parti politique. A raison, car la loi offre la possibilité de renouveler d’une fois le mandat prorogé. Les députés pourraient donc bénéficier d’un bail d’au plus un an.

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