Briser les mythes : combattre la désinformation pour vaincre le virus


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Pancartes
Le virus ne fait pas de distinction entre noir et blanc (gauche), Le virus touche les jeunes comme les personnes âgées. Restons vigilants (droite) - Photos OIM/Bamba Badiane

Depuis le début de la pandémie, l’accès à des informations fiables s’est révélé difficile alors que les rumeurs dangereuses sur le virus circulent rapidement, notamment sur les réseaux sociaux. En conséquence, les incidents xénophobes et les propos haineux se multiplient, et particulièrement à l’encontre des migrants.

Au Sénégal, les migrants de retour se mobilisent pour une campagne visant à avertir la population sur des traitements ou remèdes non prouvés. Dans une série de photos, ils attaquent ces rumeurs et présentent des informations utiles sur les gestes préventifs à adopter via des panneaux portant des messages en français et en wolof.

Cette campagne spontanée réfute les rumeurs non-fondées, telles que « la chaleur tuera le virus », « les personnes noires sont immunisées contre le virus » ou « l’ail peut être un remède », qui circulent principalement par le « bouche à oreille ». Les Volontaires partagent également les gestes nécessaires que les gens peuvent adopter, comme porter un masque, pour se protéger et protéger leurs communautés.

Bamba Badiane est l’un des participants à la campagne. Il a été accueilli dans un centre de transit au Niger géré par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), avant de retourner au Sénégal grâce à l’initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

A son retour, il a pu retrouver sa famille au Sénégal après cinq années de séparation. Badiane s’est depuis engagé pour sensibiliser sa communauté aux dangers liés à la migration irrégulière, et plus récemment, pour informer les gens sur le Covid-19

Bamba Badiane dénonce l’idée que l’ail pourrait protéger ou aider à guérir du COVID-19 et encourage les gens à écouter les professionnels de la santé. Photo: OIM/Bamba Badiane.

“J’ai été formé à la sensibilisation, je choisis de m’engager dans tout ce qui touche ma communauté” confie Badiane.

Le réseau de migrants de retour qui mène cette campagne fait partie du programme Migrants as Messengers créé par l’OIM.

Cette campagne vise à promouvoir les gestes adéquats pour empêcher la transmission du virus. Ramatoulaye Diène, une autre Volontaire participant à cette campagne, insiste sur l’importance de porter le masque et de se laver les mains régulièrement.

Ramatoulaye Diène est une journaliste et présentatrice pour la radio Afia de Grand Yoff, Dakar. Elle a rejoint Migrants as Messenger après avoir réalisé un reportage sur les conditions de vie des migrants sénégalais au Maroc. Elle prête maintenant ses qualités de journaliste pour éclairer les gens sur la migration irrégulière.

“Je veux participer à la sensibilisation, et montrer l’exemple car ça nous concerne tous” dit-elle.

Le programme Migrants as Messengers (MaM) soutient les Volontaires dans leurs efforts de sensibilisation en Afrique de l’Ouest afin d’aider les gens à faire des choix informés concernant la migration. Les pays participants sont la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée, le Libéria, le Nigeria, le Sénégal et le Sierra Leone. Le réseau compte plus de 250 volontaires et soutient les campagnes de communication sur le COVID-19 au-travers d’activités d’engagement communautaire et de communication des risques.

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