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Jazz

 

Le mannequin vedette de la dernière campagne publicitaire de la marque Dia s’appelle Jazz. A 26 ans, le jeune Ivoiro-martiniquais n’a pourtant jamais véritablement rêvé de devenir modèle et ne nourrit pas d’ambition particulière pour ce qu’il considère avant tout comme une activité d’appoint. S’il reconnaît que le métier s’ouvre, en France, de plus en plus aux Noirs, il constate qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Interview.

Il était récemment sur tous les murs du métro parisien. La campagne d’affichage NBA by Dia, c’était lui : Jazz. A son tableau de chasse figure également un spot publicitaire pour la télévision ivoirienne. Beauté black de 26 ans, l’Ivoiro-martiniquais est mannequin depuis près de deux ans. A ses heures. Puisqu’il travaille normalement dans une compagnie d’assurance. Rencontré au Festival international de la mode africaine (Fima 2003) au Niger, il revient sur la genèse de son jeune parcours. Il reste lucide quant aux difficultés des Noirs dans un métier qu’il ne considère pour l’heure que comme une activité d’appoint.

Afrik : Comment en es-tu venu à faire du mannequinat ?

Jazz : Au départ, je n’y pensais pas trop, mais certains amis n’arrêtaient pas de me demander pourquoi je ne faisais pas mannequin, parce qu’à leurs yeux j’avais un physique qui pouvait s’y prêter. Ce sont eux qui m’ont, en quelque sorte, incité à me lancer et à pousser les portes d’une agence. Ça fait un an et demi que je m’y suis mis sérieusement.

Afrik : Quel regard jettes-tu sur l’évolution en France de la présence des Noirs dans la publicité ?

Jazz : Il y a de plus en plus de places pour les Noirs, mais ça n’est pas encore ça. Si on veut vraiment travailler il faut aller à Londres, à New York ou à Milan.

Afrik : As-tu déjà été directement confronté à la barrière de la couleur de ta peau dans des agences ?

Jazz : Lorsque je suis rentré pour la première fois dans une agence, la fille qui m’a reçu m’a clairement dit que c’était assez difficile pour les blacks. Mais d’une manière générale, les agences ne le disent pas ouvertement. Elles savent toutes que le marché black est dur. Alors certaines ne se donnent pas de mal et évitent de prendre des mannequins noirs, qu’elles auront de toute façon du mal à faire travailler. Dans un sens, je les comprends un peu.

Afrik : Comment ça se passe pour trouver du travail ?

Jazz : Soit tu as des connexions et les gens te mettent directement sur les plans, donc tu travailles en Free lance (indépendant, ndlr). Soit c’est ton agence qui t’appelle pour t’envoyer sur des séances. Elle prend évidemment sa commission sur le cachet. Pour ma part, je suis dans plusieurs agences. Tu peux commencer à avoir des plans free lance à partir du moment où tu commences à être connu, ce qui n’est pas encore mon cas.

Afrik : Comptes-tu tenter ta chance à l’étranger ?

Jazz : Je vais essayer d’aller faire un tour aux Etats-Unis pour voir ce que ça peut donner, mais je ne me prends pas la tête dessus. Le mannequinat me permet juste arrondir les fins de mois. Évidemment j’aimerais gagner un peu plus d’argent avec mais on ne se lève pas un matin en disant :  » Je vais faire mannequin professionnel « . D’ailleurs je n’ai pas cette prétention. Parce que c’est un métier assez aléatoire et ta réussite ne dépend pas de toi.

Afrik : Combien touche un mannequin homme ?

Jazz : C’est assez aléatoire. Il y a beaucoup de critères qui rentrent en ligne de compte. Mais ça peut aller de 450 euros la journée à vraiment beaucoup plus. Et ça peut aller très haut.

Afrik : Tu es le mannequin vedette de la dernière campagne publicitaire de la marque Dia. Comment as-tu décroché le contrat ?

Jazz : C’est un peu le fruit du hasard. Je suis allé au salon Who’s Next à Paris (salon international de la mode street wear, ndlr) avec mon pote Cooper, qui est lui aussi mannequin. J’ai laissé un composite au stand Dia et mon ami uniquement son numéro de téléphone. Ils l’ont rappelé lui, mais nous sommes allés tous les deux au casting et nous avons été pris tous les deux. C’est comme ça que je me suis retrouvé en quatre par trois (4m par 3m, taille des affiches publicitaire, ndlr) sur les murs du métro parisien.

Afrik : Quel a été ton plus gros coup?

Jazz : Mon plus gros plan a été de partir au Liban pour faire une pub pour Télécel, l’opérateur de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire. Un spot télé de trente secondes avec le mannequin Valérie Ka et un comédien camerounais.

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