Bineta Diédhiou en route pour les JO


Lecture 4 min.
arton26299

Après avoir atteint les quarts de finale aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, Bineta Diédhiou vise le podium à Londres. Rencontre avec la digne représentante du taekwondo sénégalais.

Macky Sall souhaite que les lions « rugissent à Londres ». Ce jeudi, lors de la traditionnelle cérémonie de remise du drapeau, le président de la République a demandé aux athlètes de tout faire pour « hisser haut le drapeau et faire retentir l’hymne du Sénégal » aux Jeux Olympiques. Au total, 32 athlètes, la plus importante délégation jamais envoyée aux jeux par le pays, seront à Londres et concourront dans huit disciplines : le football, l’athlétisme, la natation, le canoë-kayak, l’escrime, la lutte, le taekwondo et le judo. La championne de taekwondo, Bineta Diédhiou, représente l’un des plus grands espoirs.

« Mon objectif, c’est la médaille olympique, confie la jeune femme. Cela fait longtemps que notre pays n’a pas amené une médaille olympique. C’est mon plus grand rêve depuis toute petite et c’est aussi le rêve de tous les Sénégalais et de toute l’Afrique. C’est mon but, amener la médaille olympique ! » Originaire de Casamance, la région sud du Sénégal, Bineta découvre très tôt le taekwondo. « Mon père, Ibrahima Diédhiou, 6ème dan, est aussi mon maître. Dès 3-4 ans, je le suivais au club Bou Sant. Matin, midi et soir, je m’entraînais. Toute ma famille pratique le taekwondo. C’est une passion depuis toute petite, j’adore le taekwondo ! », explique-t-elle. Troisième aux championnats du monde de 2005 dans la catégorie des moins de 57 kilos puis championne d’Afrique en 2009, la sportive de 26 ans participera à ses deuxièmes olympiades. « En 2008, j’étais porte-drapeau du Sénégal, se souvient Bineta Diédhiou. J’avais perdu en quart de finale contre une Italienne. Cette défaite m’a fait mal car j’avais rêvé d’un podium olympique. J’ai voulu en faire trop et cela n’a pas marché. »

Bineta, enfin prête ?

Depuis, la championne a mûri et gère mieux la pression. « La dernière fois, elle était une néophyte si l’on peut dire. Mais depuis lors, elle a grandi, elle a acquis de l’expérience, observe maître Dame Seck, l’entraîneur de l’équipe du Sénégal qui la coachera sur les tatamis londoniens. Récemment, elle a gagné la Coupe du Monde de la Francophonie, sans compter les tournois auxquels elle a participé en Europe et aux Etats-Unis. C’est aujourd’hui une combattante qui a toutes ses chances pour décrocher quelque chose. » Dame Seck loue une « combattante très courageuse ». « Vous ne la verrez jamais reculer dans un combat. Vous ne l’avez jamais vue reculer dans une compétition. Jamais. Bineta c’est le courage, c’est l’abnégation dans le travail, et une très bonne discipline. », poursuit-il. « Depuis Pékin 2008, je n’ai pas arrêté les entraînements. Je m’entraîne matin et soir comme il faut, chaque jour », souligne la championne de taekwondo.

Installée depuis plusieurs années à Nice, où elle évolue au sein de la « team » de Jean-Pierre Sicot, Bineta a choisi de passer trois semaines à Dakar avant de rejoindre la Grande-Bretagne. L’occasion de profiter un peu de sa famille et de peaufiner les derniers détails avec les membres de l’équipe du Sénégal. Non qualifié pour les jeux, Balla Dièye, le capitaine de l’équipe nationale et partenaire d’entraînement de Bineta sur la Côte d’Azur, est aussi du voyage à Dakar. « Sparring-partner » de luxe, il apporte son expérience à Bineta.

« Tout le pays est derrière elle »

« Il faut gérer la pression, le stress, les blessures en compétition, c’est extrêmement difficile », souligne Balla Dièye. « Elle a fait plus de cinq compétitions de classe A, des compétitions de très haut niveau, pour aller chercher des points et être dans les dix meilleures aux Jeux Olympiques.», ajoute-t-il. Et de conclure : « Actuellement, Bineta est en forme et elle sait que tout le pays est derrière elle, la famille, la fédération, le comité national olympique, le ministère, tout le pays est derrière elle pour aller porter haut le drapeau du Sénégal en terme de taekwondo à Londres 2012 ».

La seule médaille olympique du Sénégal remonte à 1988. El Hadji Amadou Diaba avait remporté l’argent sur 400 mètres haies à Séoul. Un exploit que Bineta Diédhiou espère rééditer plus de vingt ans après.

Lire aussi :

 Sénégal : Joseph Koto confirmé sélectionneur

 Présentation des principaux membres du gouvernement sénégalais

 Elections présidentielles au Sénégal : quelles leçons pour la RD Congo ?

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News