Ben Ali boude son procès


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Le procès du président déchu Zine el Abidine Ben Ali et de sa femme Leila Trabelsi s’ouvre ce lundi. Il se tient devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis en l’absence du couple présidentiel, ce qui frustre nombre de Tunisiens. Leurs avocats voudraient demander un report du procès.

L’ancien chef de l’Etat tunisien Zine el Abidine Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi répondent ce lundi de leurs actes devant la chambre criminelle du tribunal de Grande instance de Tunis. Pourtant les accusés ne font physiquement pas face à leurs juges. Le procès, dont la date a été annoncée la semaine dernière par le Premier ministre Caïd Essebsi, a lieu par contumace. L’ancien président est toujours réfugié en Arabie Saoudite d’où il clame son innocence. Il y a fui le 14 janvier après avoir été renversé par d’importants soulèvements populaires. Les autorités saoudiennes n’ont pas répondu à la demande d’extradition du chef d’État déposée par les autorités tunisiennes.

Les deux prévenus et d’autres membres de leur entourage répondent de plus de 90 chefs d’accusations parmi lesquels : homicide volontaire, abus de pouvoir, complot contre la sécurité de l’Etat, malversation financière, blanchiment d’argent, violation de réglementation sur les marchés publics et trafic de pièces archéologiques.

L’ex-président risque la peine capitale

S’il est reconnu coupable, l’ex-président risque de 5 à 20 ans de prison pour les affaires de corruption, de détournements de fonds et de trafic de drogue. Pour les accusations d’homicides volontaires et de tortures sur les manifestants durant la révolution de Jasmin, c’est la peine capitale qui l’attend. Ces dernières accusations seront examinées ultérieurement par une juridiction militaire.

Pour l’heure, Ben Ali se défend. Son avocat, Me Jean-Yves Leborgne, a déclaré vendredi à l’associated Press que son client conteste « la détention de sommes d’argent extraordinaires, la détention de drogue ». L’ancien président affirme que les armes trouvées dans l’un des ses palais sont des « cadeaux ». Il avait qualifié le procès de « mascarade judiciaire ».

Pour les Tunisiens qui réclament que toute la lumière soit faite sur les 23 ans de règne sans partage de Ben Ali, l’absence physique de l’ancien chef d’ État s’apparente à une mascarade. Radhia Nasraoui, militante des droits de l’homme, estime qu’il est « frustrant » que Zine el Abidine Ben Ali soit jugé par contumace. « Ca ne va pas être le procès qu’on aurait souhaité pour Ben Ali. Il est responsable de milliers de cas de torture, de centaines de morts. Sa famille a pillé le pays. Comment va-t-on pouvoir le juger s’il n’est pas là? » a-t-elle déclaré mardi à l’AFP. Cependant, à compter de ce lundi, la machine judiciaire tunisienne se met en marche contre Ben Ali.

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