Bekele, le petit prince du cross


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Le jeune coureur éthiopien Kenenisa Bekele s’est bien remis de la blessure au tendon d’Achille qui l’avait empêché la saison dernière de confirmer ses deux titres de champion du monde de cross. Depuis son retour en novembre, il enchaîne les victoires avec une facilité déconcertante.

Kenenisa Bekele avait surpris tout le monde, en mars dernier, en remportant à l’âge de 19 ans les titres de champion du monde de cross court et long. Exploit jamais réalisé auparavant. Mais une blessure au tendon d’Achille avait empêché le jeune prodige éthiopien de confirmer ses performances. De retour depuis novembre, il accumule les victoires avec une aisance déroutante pour ses adversaires et suscite les comparaisons avec le maître éthiopien du demi-fond, Haile Gebresselassie.

Seul en course

Depuis son retour à la compétition, en novembre, après la blessure qui l’a tenu éloigné des pistes durant quatre mois, seule une course a échappé à Kenenisa Bekele. Alors qu’il obtient des victoires nettes sur les terrains boueux d’Irlande ou d’Angleterre, la Great ethiopian run qui se déroule chez lui, à Addis Abeba, lui a échappé pour la seconde fois en deux ans.

Depuis cette déception, le champion éthiopien termine invariablement ses courses détaché, s’épargnant ainsi la peine d’un sprint final avec ses adversaires. Le tarif pour ces derniers oscille alors entre 15 et 30 secondes. Lors du cross international de Oeiras (Portugal) qui s’est tenu le 17 novembre 2002, c’est avec 24 secondes d’avance sur le deuxième qu’il remporte la course. Le 4 janvier dernier, seules 15 secondes le séparent du Kenyan Sammy Kipketer à l’arrivée du Great north cross de Newcastle, mais une semaine plus tard, au cross d’Elgoibar (Pays-Basque), il met d’accord ses poursuivants en les laissant à plus de 31 secondes. Les neufs coureurs qui franchissent la ligne d’arrivée derrière lui se tiennent, eux, en une seconde.

Une terre fertile

Le plus étonnant est la facilité avec laquelle Bekele remporte ses victoires. Pas une ride sur son visage ne trahit l’effort nécessaire pour réaliser de tels exploits.  » Si, je vous assure, je suis fatigué « , souriait-il après l’obtention de son second titre mondial en mars dernier. Un style fluide, naturel, presque facile, ajouté à ses origines éthiopiennes, il n’en fallait pas plus aux observateurs pour comparer le jeune champion à l’empereur Gebressellassie. Une chose encore peut-être.

Le petit Ethiopien, 1,60 m pour 55 kg, troisième d’une famille de six enfants, est originaire d’Arsi, en pays Oromo, dans le sud de l’Ethiopie. Une terre qui a déjà enfanté deux champions. La  » reine du 10 km  » Derartu Tulu et la légende du demi-fond Haile Gebresselassie. Mais on ne touche pas à une icône.  » Battre les records d’Hailé ? Je ne veux même pas y penser « , jure Bekele. L’élève aurait même laissé gagner le maître, en décembre 2001, lors du cross de l’acier en France. Il faut dire que la compétition avec les Kenyans occasionne assez d’efforts pour ne pas rivaliser entre Ethiopiens.

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