Au Soudan, la contestation ne faiblit pas malgré la répression militaire


Lecture 2 min.
manifestation Soudan 2019

Une trentaine de manifestants ont été tués par l’armée au Soudan lors d’une violente répression lundi contre les manifestants réunis en sit-in, comme tous les jours depuis depuis le début du mois d’avril, devant le quartier général de l’armée au centre de Khartoum, capitale du pays. Ce jeudi les manifestants poursuivent leur mouvement de contestation et rejettent les propositions du Conseil militaire.

Depuis la destitution d’Omar Al-Bachir le 11 avril dernier après 30 ans de règne, les manifestants continuent de réclamer le transfert du pouvoir aux civils. Mais les discussions avec le conseil militaire sur l’organisation d’élections libres et la mise en place d’un processus vers une transition démocratique semblent aujourd’hui à l’arrêt.

Alors que la Chine et la Russie bloquent l’action de l’ONU qui cherche à adopter un texte condamnant les meurtres, depuis le début de la semaine il y aurait au moins soixante manifestants tués par les militaires dans la capitale du pays, Khartoum, a indiqué le Comité central des médecins soudanais, lié à l’opposition, dont 30 ce lundi. Il y aurait aussi de très nombreux blessés.

Le comité a déclaré qu’il tenait les milices du conseil militaire responsables de ce massacre, mais ce dernier invoque une opération de nettoyage près du sit-in par les Forces de sécurité qui aurait mal tourné et a demandé ce mercredi une reprise du dialogue.

Dans un message adressé à la télévision nationale, le lieutenant-général Abdel Fattah al-Burhan a rendu hommage au soulèvement qui a débuté en décembre et qui a abouti à l’arrestation du président Omar al-Bashir en avril. Il a confirmé l’intention de l’armée de céder le pouvoir à un gouvernement élu d’ici neuf mois.

L’opposition n’est absolument pas convaincu par cette main tendue et considère qu’il s’agit d’une déclaration de coup d’Etat et d’une contre-attaque contre la révolution populaire, a déclaré aux journalistes Omer Eldigair, chef du Parti du Congrès soudanais : « Nous réfutons tout, du début à la fin. Nous refusons l’appel à des élections anticipées et nous considérons que la déclaration du conseil militaire est liée aux intérêts de l’ancien régime ». L’APS, Association des professionnels soudanais, qui a mené la contestation depuis le début,  a par ailleurs appelé à continuer les « marches pacifiques » et à « la grève et à la désobéissance civile jusqu’au renversement du régime ». L’APS regroupe des universitaires, vétérinaires, pharmaciens, professionnels des médias, professeurs ou avocats.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News