Mali : l’impasse politique


Lecture 3 min.
arton25180

Près de 1000 personnes ont manifesté lundi à Bamako pour protester contre le coup d’Etat qui a renversé le Président Amadou Toumani Touré. De leur côté, les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) gagnent du terrain. Le capitaine Amadou Sanogo, nouvel homme fort du pays, les a appelés à cesser les hostilités pour reprendre le dialogue.

La confusion se poursuit. Un millier de manifestants est descendu dans les rues de Bamako lundi pour protester contre le putsch qui a renversé le Président Amadou Toumani Touré. La manifestation a été organisée par les différents partis politiques qui ont décidé de faire front contre les putschistes. Ils n’ont pas choisi le lundi 26 mars au hasard. Ce jour est férié dans le pays pour commémorer le coup d’Etat mené par Amadou Toumani Touré contre le dictateur Moussa Traoré il y a 21 ans.

De son côté, le capitaine Amadou Sanogo, leader du putsch, a appelé les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) « à cesser les hostilités pour négocier dans les plus brefs délais » sur la télévision publique. Dans une interview accordée au journal Le Prétoire, publiée ce mardi, il a promis de « remettre le pouvoir aux civils dans les plus brefs délais ».

Deux responsables politiques, l’ancien Premier ministre et actuel président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Keita, ainsi que Soumaila Cissé de l’Union pour la république et la démocratie (URD), ont rencontré le nouvel homme fort du pays, chacun à leur tour pour tenter de le convaincre que cette situation risque d’aggraver la situation du Mali.

Le Conseil de sécurité condamne le coup d’Etat

Face à cette cacophonie, les partenaires financiers de développement du pays ont en effet décidé de suspendre leurs aides. « Des conséquences fâcheuses », selon Ibrahim Boubacar Keita, rapporte RFI. L’ancien chef du gouvernement est également loin d’être convaincu par une éventuelle mise en place d’un gouvernement de transition : « Ce n’est pas ma façon de voir les choses. Et une transition, on sait comment elle commence et on ne sait jamais comment elle finit ! ».

A l’étranger, le ton se durcit contre les putschistes. Le Conseil de sécurité de l’ONU a fermement condamné ce mardi « le coup d’Etat militaire » et exigé que les « soldats mutinés contre le gouvernement démocratiquement élu » retournent dans leurs casernes.

La France estime pour sa part que « Amadou Toumani Touré est toujours le Président du Mali ». Le ministre délégué à la Coopération Henri de Raincourt a indiqué dimanche que ni Paris, ni les autres pays africains, n’avaient réussi à entrer en contact avec le dirigeant. Il a également précisé que Paris n’a jamais abandonné le chef de l’Etat en raison d’un manque d’efforts du Mali pour combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui détient six otages français. Il a toutefois reconnu que si le Niger et la Mauritanie faisaient de gros efforts pour combattre l’organisation terroriste, une certaine faiblesse et une fragilité ont été constatées au niveau du Mali.

Amadou Toumani Touré est pour le moment toujours introuvable. Il serait retenu prisonnier par les mutins qui affirment qu’il est en bonne santé.

Voir le reprotage d’AfrikTv sur la manifestation

Lire aussi :

Le coup d’Etat divise les Maliens

Mali : le putsch divise la classe politique

Suivez Afrik.com sur Google News Newsletter