Anjouan est aux mains de l’armée comorienne


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L’armée nationale comorienne affirme avoir « le contrôle total » d’Anjouan, après une attaque lancée dans la nuit de lundi à mardi avec l’appui des forces de l’Union africaine. Aucun des gouvernants de l’île dissidente de l’Union des Comores, « en fuite », n’auraient encore été appréhendés.

L’île d’Anjouan était « sous le contrôle total de l’armée » à la fin de la matinée, selon le commandant Ahmed Sidi. « Pour l’instant nous ne déplorons ni mort ni blessé. Les dirigeants rebelles ont tous fui. » a-t-il ajouté depuis l’île de Mohéli, où il s’exprimait ce mardi. Selon le porte-parole de l’Armée nationale de développement (AND) comorienne contacté par l’AFP au téléphone ce midi « Il (Mohamed Bacar, le président dissident déchu) a été localisé », mais n’a pas encore été appréhendé.

L’armée de l’Union des Comores (environ 400 hommes) est intervenue dans la nuit de lundi à mardi avec l’aide de 1000 (selon l’AFP, BBC évoque 1500 hommes) soldats de l’Union africaine et l’appui logistique de la France.

La Force de gendarmerie anjouanaises (FGA, environ 300 hommes), dont la plupart des hommes sont restés fidèles au colonel Bacar, président autoproclamé de l’île, n’ont guère opposé de résistance dans la capitale, Mutsamudu, où la population a salué l’entrée des forces loyalistes avec joie. Mais des tirs à l’arme lourde auraient été entendus sur la côte sud, à Domoni, de même que prêt de l’aéroport. La coalition est venue de Mohéli, où les contingents africains étaient cantonnés, à bords de cinq embarcations transformées en navires de guerre.

Anjouan était considérée dissidente depuis que le président sortant, Mohamed Bacar, avait été réélu en juin 2007 après avoir refusé l’ordre de Moroni et de l’UA de repousser les élections d’une semaine. Des intimidations survenues pendant la période précédant le vote avaient été relevées, de même que des manifestations de violence qui avaient coûté la vie à deux soldats. Les négociations avec Moroni et l’UA n’y ont rien fait, ce qui a poussé cette dernière à envoyer une force composée d’éléments tanzaniens, soudanais, libyens et sénégalais en février dernier, en vu d’une intervention. Le colonel Bacar avait pourtant contribué au retour à la normale au sein de la fédération, en 2001, après qu’Anjouan a fait sécession en 1997.

« S’il vous plaît, soulevez un drapeau blanc »

Dans un discours à la nation pré-enregistré et prononcé lundi soir à la télévision nationale, le président fédéral Ahmed Abdallah Sambi avait annoncé avoir donné « avec amertume et beaucoup de colère » son feu vert à l’AND (Armée nationale de développement) pour un débarquement. « J’étais obligé de prendre la nivaquine pour guérir », a-t-il précisé, selon le portail comorien Malango-Comores, qui rapporte ses propos.

S’adressant aux éléments restés fidèles au colonel Bacar, il a indiqué : « Si vous restez tranquille et chez vous, vous serez réintégrés dans l’AND. Mais si vous vous battez avec vos armes, vous allez subir les forces de l’AND. Et si vous survivez vous serez jugés. » Avant d’ajouter, en direction des responsables politiques de l’île : « Vous avez fait suffisamment de mal à la population. S’il vous plaît, donnez l’ordre aux FGA de ne pas se battre, soulevez un drapeau blanc, et ainsi vous serez jugés pour ce que vous avez fait jusqu’à maintenant et non pour de nouvelles morts de jeunes anjouanais ».

Lundi, le ministre anjouanais de la Communication avait lui-même joué sur les sentiments et la disproportion des forces en présence : nous avons « mis en place la stratégie de ceux qui sont les plus faibles » pour affronter la coalition, avait-il expliqué « Ils ont décidé de tuer mais ça ne nous bloque pas (…) Ils n’ont qu’à faire leur bain de sang puisqu’ils en ont décidé ainsi ». Quatre jours plus tôt, le colonel Bacar s’était lui-même dit « inquiet » mais « déterminé ».

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