Algérie : Ahmed Ben Bella est décédé


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Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).
Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).

Le premier président de l’Algérie indépendante (1962-1965), Ahmed Ben Bella, est décédé mercredi à son domicile familial, à Alger. Suite à un malaise, il avait été admis, il y a un peu plus d’un mois à l’hôpital militaire d’Aïn Naadja.

Ahmed Ben Bella, le premier président de l’Algérie indépendante est mort mercredi à Alger à 95 ans. Celui qui dirigeait depuis 2007 le Groupe des sages de l’Union africaine (UA), a assumé la présidence de l’Algérie de 1962 à 1965 avant d’être renversé par son ministre de la Défense, le colonel Houari Boumediene.

Ben Bella à l’ONU, le 10 octobre 1962

Ancien sous-officier de l’Armée française, décoré par le général de Gaulle en janvier 1949 en Italie, Ben Bella fait le choix de militer pour l’indépendance de l’Algérie. Il séjournera trois fois en prison. Le 13 mai 1950, il est arrêté une première fois par les Français pour avoir organisé avec Aït Ahmed le fameux casse de la poste d’Oran un an auparavant. Ce vol devait financer l’Organisation spéciale (OS), le bras armé du parti du Peuple algérien que Ben Bella dirige alors. Il a fallu une année à la police pour comprendre que ce braquage n’était pas l’œuvre de simples malfrats. Il passera deux années derrière les barreaux avant de s’évader et de s’exiler en Egypte, en mars 1952.

Nouvelle arrestation

Ben Bella participe au soulèvement de novembre 1954 avant d’être de nouveau interpellé deux années plus tard en compagnie de quatre autres dirigeants de la révolution algérienne, Mohamed Boudiaf, Hocine Aït-Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf. Parti du Maroc, d’où il est originaire, à bord d’un avion affrété par le sultan du Maroc, pour se rendre à Tunis, l’appareil est intercepté par la chasse française et contraint d’atterrir à Alger où la Direction de la surveillance du territoire (DST) attend les passagers. L’image des cinq hommes menottés sur le tarmac fera le tour du monde.

Depuis sa cellule du Fort Liédot sur l’île d’Aix, il est nommé vice-président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Il est libéré en 1962 au moment des négociations des accords d’Evian qui doivent mettre fin à la guerre d’Algérie. Le 15 septembre 1962, Ahmed Ben Bella devient le premier président de l’Algérie indépendante, poste qu’il cumulera avec celui de Premier ministre en 1963.

Une République autocratique

Admirateur du colonel Nasser, le président algérien concentre tous les pouvoirs. Préoccupé par la gloire, son ministre de la Défense, Houari Boumediene l’éjecte du trône pour prendre sa place en 1965. Ben Bella connaît alors son troisième séjour en prison, long de quatorze ans. Sans jugement, il est enfermé dans un lieu tenu secret dans le sud du pays. Il échappe de peu à une condamnation à mort, de Gaulle aurait plaidé en sa faveur. Gracié le 30 octobre 1979 par Chadli Benjedid, il est assigné à résidence jusqu’en 1980 date à laquelle il s’exile en Suisse. Il rentrera définitivement en Algérie en septembre 1990.

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