Afrique du Sud : timide reprise du travail à la mine de Marikana


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La mine de platine de Marikana, qui a été le théâtre d’incidents particulièrement violents la semaine dernière -44 personnes sont mortes dans le cadre d’un mouvement social- reprend timidement du service. La majeure partie des employés semblent néanmoins continuer de faire grève.

Un peu plus d’un mineur sur quatre était de retour au travail, ce lundi matin, dans la mine de platine de Marikana (nord-ouest). Le lieu a été marqué la semaine dernière par de violents affrontements qui avaient fait 44 morts et 78 blessés, d’après les autorités. Selon l’AFP, un ultimatum courait pourtant jusqu’à aujourd’hui, la compagnie Lonmin qui exploite la mine ayant menacé de licencier les grévistes qui refuseraient de reprendre le travail. La direction devait d’ailleurs être en réunion, ce lundi, de même que les syndicats, pour décider de la conduite à tenir.

Jeudi dernier, 34 personnes avaient trouvé la mort dans des affrontements avec la police et 10 autres dans le cadre de luttes intersyndicales entre la toute puissante organisation NUM (la National Union of Mineworkers) et une branche dissidente, l’ACMU (l’Association of Mineworkers and Construction Union).

La hausse des revenus comme revendication

La semaine dernière, quelques 3000 grévistes avaient réclamé de fortes revalorisations de salaires. L’ACMU s’était notamment prononcée pour un triplement des revenus. Il faut dire qu’avec l’équivalent de 400 euros par mois, la plupart des mineurs vit dans des conditions très précaires, dans des taudis aux abords de la mine, sans eau courante.

Après avoir déploré les incidents de la mine, le président sud-africain, Jacob Zuma, a décrété ce dimanche une semaine de deuil national, à compter de ce lundi. Il a par ailleurs annoncé la création d’une commission d’enquête inter-ministérielle pour que toute la lumière soit faite sur ce drame.

259 personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces troubles. Certains mineurs devaient d’ailleurs se rendre, ce lundi, au tribunal pour soutenir leurs collègues.

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