Vers un contrôle des images sur les réseaux sociaux en RDC ?


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Courrier de l'ARPTC

L’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications de la RD Congo (ARPTC) a demandé aux opérateurs télécoms de mettre en place un blocage technique des photos considérées comme abusives pour limiter leur circulation sur les réseaux sociaux. Sont visés entre autres, Facebook, Twitter, Baidu, Instagram, Google + ou Whatsapp, mais aussi Youtube et autres Linkedin.

Le régulateur des télécommunications de la République démocratique du Congo a ordonné aux fournisseurs de services Internet et aux opérateurs téléphoniques de prendre toutes les mesures techniques qui s’imposent pour réduire la propagation d’images abusives à travers l’utilisation des médias sociaux. « En vue de prévenir les échanges abusifs des images via les réseaux sociaux entre abonnés de votre réseau, je vous prie de prendre, dès réception de la présente, les mesures techniques préventives susceptibles de réduire au strict minimum la capacité de transmission des images », explique clairement le courrier d’Oscar Manikunda, président de l’ARPTC.

L’ARPTC considère que ces mesures sont dans l’intérêt du public étant donné l’utilisation généralisée des médias sociaux dans la transmission de photos controversées.

Des affrontements sanglants se sont déroulés ce lundi à Kinshasa alors que des membres de la secte politico-religieuse Bundu Dia Kongo a tenté de prendre d’assaut la prison centrale de Makala. Les affrontements ont fait 14 morts, principalement des membres de la secte tués par les forces de sécurité, selon les derniers décomptes. Il y a environ deux mois, Ne Muanda Nsemi, chef de la secte avait demandé à Kabila de quitter le pouvoir avant le 7 août 2017, auquel cas il serait confronté à des représailles.

D’autres manifestations anti-gouvernementales appelant le président Kabila à quitter le pouvoir se sont déroulées dans la ville et dès le début des affrontements les réseaux sociaux ont diffusées de nombreuses images montrant à Boma, dans la province du Kongo central, à l’ouest, des manifestations de Bundu Dia Kongo encadrées par les forces d’ordre. “Soit c’est le sommet de la démocratie, soit c’est la démonstration qu’il s’agit d’une opération ourdie par le pouvoir”, expliquait un témoin, joint par la Libre Belgique qui poursuit : « On a vu des manifestants venus d’on ne sait où, certains avec le fameux bandeau rouge autour de la tête, crier des slogans hostiles à Kabila et à sa clique, certains avec des pancartes accusant Kabila d’être un Rwandais, le tout sous la protection de la police et des FARDC. Du jamais vu et de quoi alimenter une analyse qui veut que le pouvoir soit derrière ce chaos et s’apprête à annoncer l’état d’urgence. Ce lundi, qui plus est, on était à la veille d’une journée ville morte de l’opposition. Cette manœuvre risque d’en décourager plus d’un. »

La tension politique dans le pays continue de monter à mesure que les élections sont retardées. Au début de juillet, la Commission électorale a déclaré son incapacité à organiser les élections avant décembre 2017, conformément à l’accord entre la majorité présidentielle et l’opposition stipulée. Cet accord, signé sous les auspices de l’Église catholique congolaise, a permis au président Kabila de rester au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat, qui a expiré en décembre 2016.

L’opposition a appelé à une journée de « ville morte » dans tout le pays pour protester contre ce qu’il appelle le «glissement» du calendrier électoral.

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