Tunisie : Chokri Belaïd, assassinat politique ?


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Alors que Ali Laarayedh succède à Hamadi Jebali au poste de Premier ministre, la police tunisienne dit progresser dans l’enquête sur l’assassinat de Chokri Belaïd. Plusieurs suspects ont été arrêtés. Au moment où la thèse de l’assassinat politique ressurgit.

L’enquête progresse. L’assassinat de la figure emblématique de l’opposition tunisienne, Chokri Belaïd, a suscité l’émoi des Tunisiens qui étaient descendus dans les rues pour réclamer la démission du gouvernement. La police du pays a annoncé ce vendredi que les investigations avancent.

« L’enquête a bien progressé au point d’arriver à l’arrestation de suspects », a déclaré l’ancien ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, avant sa nomination à la fonction de chef du gouvernement.

Le problème est que, les autorités tunisiennes n’ont pas divulgué l’identité des suspects. Et les partisans du défunt Chokri Belaïd, doutent sérieusement de cette information sur la progression de l’enquête.

« Les compagnons de Chokri Belaïd s’inquiètent pour leur part du fait que les ministres de l’Intérieur et de la Justice, deux dirigeants du parti islamiste Ennahda au pouvoir, puissent contrôler l’enquête », rapporte LeParisien.fr. Et d’ajouter : « Une parodie d’enquête ne suffira pas », a prévenu Amnesty International.

Assassinat politique ?

Me Ben Mrad, l’avocat du leader de l’opposition tunisienne, a déclaré jeudi à Nessma TV, qu’« un parti politique serait l’instigateur ou le commanditaire de l’assassinat. Se refusant à en révéler l’identité, pour l’instant, il a affirmé que celle-ci sera rendue publique dans la conférence de presse de ce vendredi », souligne notre correspondante en Tunisie. Et d’ajouter : « Le porte-parole des avocats de Chokri Belaid, Me Faouzi Ben Mrad a donné une conférence de presse, aujourd’hui dans la matinée. Il a laissé entendre l’existence d’un lien entre l’entrée en Tunisie de trois individus, à partir de la frontière tuniso-algérienne et précisément via la ville de Kasserine, et le 5 février dernier, soit la veille de l’assassinat du secrétaire général du Front populaire. Il s’agit de trois citoyens algériens qui auraient quitté la Tunisie, au lendemain de l’assassinat ».

A la suite de l’assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février, victime de trois balles tirées sur lui en bas de son domicile, la rue tunisienne s’est enflammée, dénonçant un assassinat politique. Les partisans du secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifiés, avaient même investi les principales avenues de Tunis pour réclamer la démission du gouvernement islamiste Ennahda. Sur l’avenue Habib Bourguiba, dans la capitale tunisienne, les manifestants scandaient « le peuple veut la chute du régime ».

Après un affrontement de deux semaines, entre laïques et pro-Ennahda, le parti au pouvoir, la crise politique tunisienne touchera, peut-être, à sa fin avec la nomination ce vendredi d’Ali Laarayedh au poste de Premier ministre. Surtout, si ce dernier tient sa promesse de jeudi, assurant que l’enquête sera prochainement élucidée.

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