Tunisie : Ali Larayedh à la recherche d’un gouvernement


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Ali Larayedh a été nommé vendredi Premier ministre. L’ancien ministre de l’Intérieur remplace ainsi Hamadi Jebali à la fonction de chef du gouvernement. Le président Moncef Marzouki l’a aussitôt chargé de former un nouveau gouvernement, en vue de sortir de la crise politique qui frappe la Tunisie depuis l’assassinat de Chokri Belaïd. Ali Larayedh a deux semaines pour fomenter une équipe ministérielle qui transcende les clivages politiques.

Ali Larayedh a deux semaines pour sauver la Tunisie. L’ancien ministre de l’Intérieur a été nommé vendredi Premier ministre. Il succède ainsi à Hamadi Jebali à la fonction de chef du gouvernement. Mais, le plus dur reste à faire pour cet ancien ingénieur de 57 ans.

« Le président de la République m’a officiellement demandé de former un nouveau gouvernement. Nous allons entamer des consultations pour former un nouveau gouvernement, un gouvernement de tous les Tunisiens », a déclaré Ali Larayedh.

Le président Moncef Marzouki l’a aussitôt chargé de former un nouveau gouvernement, en vue de sortir de la crise politique qui frappe la Tunisie depuis l’assassinat de Chokri Belaïd. Le président tunisien lui accorde alors deux semaines pour mettre en place une nouvelle équipe ministérielle qui transcende les logiques partisanes.

Nouveau gouvernement : rassembler toutes les sensibilités

A la suite de l’assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février, victime de trois balles tirées sur lui en bas de son domicile, la rue tunisienne s’est enflammée, dénonçant un assassinat politique. Un affrontement entre laïques et pro-Ennahda, le parti au pouvoir, qui avait poussé Hamadi Jebali à abandonner son poste de Premier ministre.

Même si l’idée d’une équipe ministérielle de technocrates, proposée par l’ancien chef du gouvernement, n’a pas fait mouche. Ali Larayedh a quand même été chargé par le président Moncef Marzouki de former un gouvernement qui dépasse les logiques partisanes.

« M. Ghannouchi (le secrétaire général d’Ennahda) veut inclure le Wafa, composé de dissidents du CPR et les islamistes indépendants de « Liberté et dignité« . Mais de son propre aveu, la question clé des ministères régaliens – Intérieur, Justice, Affaires Etrangères – n’est pas réglée, alors qu’une large part de la classe politique réclame qu’ils soient confiés à des indépendants », rapporte JeuneAfrique.com. Et d’ajouter : « Les questions de la neutralité des ministères régaliens et des candidatures des membres du nouveau gouvernement ne sont pas encore tranchées ».

De son coté, le Congrès pour la République (CPR) a d’ores et déjà posé un préalable aux pourparlers de ce samedi soir : « Suite à un accord de principe, nous soutenons le gouvernement. Nous souhaitons commencer ce soir les consultations pour aboutir à un accord final respectant les promesses de neutralité des ministères de souveraineté », a prévenu à la radio Mosaïque FM, Imed Daïmi, un haut responsable du parti du président tunisien.

Le nouveau Premier ministre, Ali Larayedh a donc fort à faire. Avant même d’entamer son nouveau chantier, il est tancé par l’opposition pour ne pas, selon elle, avoir réussi à enrayer la montée de la violence salafiste. Les proches du défunt Hamadi Jebali reprochent, par ailleurs, à l’ancien ministre de l’Intérieur la lenteur de l’enquête sur l’assassinat de la figue emblématique de l’opposition.

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