Transport aérien : le Sénégal grand absent de l’accord sur le marché unique


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Annoncé lors du 30ème sommet de l’Union Africaine, à Addis Abeba, 23 pays du continent ont opté pour l’effectivité d’un marché unique et libéralisé pour le transport aérien, dans l’objectif d’améliorer la compétitivité entre les compagnies aériennes en Afrique. Le Sénégal, qui ambitionne de devenir un hub aérien en Afrique de l’Ouest, est le grand absent de cette signature.

C’est officiel, depuis le 29 janvier 2018, le ciel africain s’ouvre pour 23 pays (sur 54) du continent qui se sont engagés en faveur d’un marché unique et libéralisé pour le transport aérien. Il s’agit entre autre, du Botswana, Burkina Faso, Cap Vert, République du Congo (Brazzaville), Côte-d’Ivoire, Egypte, Ethiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Kenya, Liberia, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Rwanda, Sierra Leone, Les Etats signataires de l’accord offrent un espace de marché unique pour le transport aérien, en termes de volumes de trafic et d’infrastructures aéroportuaires, les compagnies aériennes dans ces 23 pays représentent plus de 80% du trafic intra-africain.

Toutefois, le nombre de pays adhérents devraient augmenter dans les mois à venir, selon les autorités de l’Union Africaine, qui ont annoncé que les discussions se poursuivent en interne.

L’accord prévoit un accès libre, avec ou sans accord bilatéral

La création de l’African Air Transport Market (SAATM), implique que pour accéder au ciel des ces 23 pays, les compagnies aériennes des différents pays signataires ne dépendent plus d’accords bilatéraux, existant ou pas. Selon Mamadou Marème Diop de Jumia Travel, expert voyage en Afrique, « c‘est une bonne initiative prise par ces pays. Les pays africains ont longtemps été protectionnistes de leur espace aérien, et cela n’a jamais été une réussite, entrainant des prix des billets d’avion élevés, car chaque pays espérait tirer le maximum de son espace aérien et de ses aéroports. Certes, il ne faut pas s’attendre à une baisse soudaine du prix des billets d’avion, mais à court et moyen terme, on tendra vers cela avec la réduction des taxes ».

La mise en place de ce marché unique est un des projets phares du vaste programme de transformation de l’Afrique baptisé « Agenda 2063 », qui prévoit également deux autres grands projets économiques dont : la création d’une zone de libre-échange africaine, ainsi que la liberté de mouvement pour les citoyens africains sur le continent grâce à un passeport africain.

Le Sénégal, un grand absent

Les ambitions du Sénégal dans le secteur des transports aériens sont bien connues. Le pays de Macky Sall ambitionne se positionner comme un hub en Afrique de l’Ouest et un partenaire privilégié pour l’ensemble des compagnies aériennes du continent. Pour atteindre cet ambitieux challenge, le Sénégal s’est doté d’un nouvel aéroport pouvant accueillir plus un plus grand trafic et d’une nouvelle compagnie aérienne.

Etonnant pour certains spécialistes du secteur que le Sénégal ne soit pas parmi les signataires actuels de l’accord unique des transports aériens. Réticence ou refus stratégique ? Selon Blaise Mané, expert dans le secteur aéronautique, « le risque principal c’est que les autres Etats signataires appliquent la réciprocité sur le pavillon national. Les mêmes restrictions que nous imposerons aux autres compagnies seront appliquées à la nôtre. Dans un marché ouvert, où se retrouvent presque tous les acteurs, il vaut mieux faire partie du jeu que d’en être exclu ».

On comprend donc qu’il n’est de souhait pour aucun pays d’être en marge de ce processus, qui, s’il est mis en œuvre correctement, devrait booster davantage le secteur.

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